Hop !
Le legs de Virginia Woolf
Secrètement, consciencieusement, Virginia prépare tout. Déjà trempée au retour de sa promenade la veille, elle prétexte une chute. Leonard est inquiet.
Le 28 mars 1941, elle écrit deux lettres qu’elle dépose sur la cheminée. L’une à Vanessa, l’autre à Leonard.
Sur une berge de l’Ouse, Leonard retrouve son chapeau et sa canne.
La lettre de Virginia à Leonard paraît dans la presse en avril. Elle est mal comprise. De l’Angleterre aux États-Unis, on considère la mort de Virginia comme une fuite devant l’ennemi. L’épouse de l’évêque de Lincoln, Ethel Kathleen Hicks, se lâche d’une lettre ouverte à la brusquerie fanfaronne : « Beaucoup de personnes, peut-être encore plus ‘sensibles’, ont tout perdu et ont vu des événements épouvantables, mais ils prennent noblement leur part dans ce combat de Dieu contre le diable. Où sont nos idéaux d’amour et de foi ? Et où serons-nous tous si nous écoutons et sympathisons avec ce genre de ‘je ne peux pas continuer’ ». Leonard exaspéré corrige, en vain, les moments terribles ne sont pas ceux de la guerre, mais bien ceux que Virginia et lui ont traversés ensemble par le passé.