Emmanuelle Huynh & Jocelyn Cottencin à Carré d’Art, Nîmes (30)

 

 

Emmanuelle Huynh et Jocelyn Cottencin viennent de disciplines différentes, pour la première la danse et la performance, pour le second les arts visuels, le graphisme et le film. Ils ont initié en 2014 une recherche s’intéressant aux territoires urbains à partir de gestes et de mouvements, à l’histoire et aux présents des lieux.

Le premier chapitre de cette série de portraits de villes, est celui de New York « A Taxi driver, an Architect and the High Line » de 2016, le second celui de Saint Nazaire « Nous venons de trop loin pour oublier qui nous sommes » de 2019.
Au travers des modalités de rencontres avec les habitants et les énergies présentes sur place, ils collectent des paroles et prolongent des gestes, des mémoires, engagent des actions, des expériences.

 

« A Taxi driver, an Architect and the High Line » est une trilogie filmée. C’est un portrait de la ville, avec le corps comme prisme de lecture, à travers trois caractères et leurs relations à l’espace et à l’architecture. Les deux premiers personnages sont un chauffeur de taxi et un architecte. Le troisième est un monument, la High Line. Coulée de verdure au cœur de la cité, la High Line est métaphoriquement considérée comme une personne qui traverse la ville, la révèle et provoque la rencontre entre des personnes et des histoires. Les films, faits d’images très riches, rassemblent à la fois des mémoires physiques, des histoires intimes et des espaces.

 

Suite à la création de la compagnie Plateforme Múa à Saint-Nazaire, Emmanuelle Huynh et Jocelyn Cottencin ont réfléchi à une nouvelle vidéo-installation représentant la singularité de ce territoire.
Après avoir rencontré des étudiants, des enfants, des travailleurs et des habitants, pendant deux ans, les deux artistes ont démêlé les liens qui unissent les espaces et ceux qui interagissent avec eux.
« Nous venons de trop loin pour oublier qui nous sommes » raconte l’histoire de la construction de Saint-Nazaire, le paysage industrialisé entre mer et terre, et le mélange des cultures qui constituent l’esprit de la ville. Cette proposition est un entrecroisement de récits, une confrontation d’images et un parallèle entre réalité et fiction qui soulève des questions sociales, politiques et artistiques.

 

Cette exposition à Carré d’Art a été précisément pensée. Les films sont projetés au sein d’installations qui tutoient l’idée de scénographie en évitant l’écueil du trop en faire et c’est bigrement futé. Une feinte simplicité de monstration terriblement efficace permet de révéler toute la beauté et la poétique des lieux portraiturés et des gestes et des actes des personnages filmés.

 

 

 

Carré d’Art – Musée d’art contemporain de Nîmes, Nîmes (30)
Niveau 3 / Aile sud
De vertical, devenir horizontal, étale
Emmanuelle Huynh & Jocelyn Cottencin
Commissariat de Jean-Marc Prevost
23 novembre 2021 – 13 mars 2022

En même temps à Carré d’Art

Niveau 2 / Project room
Post Performance Vidéo, Prospective 1 : Los Angeles

avec des œuvres de Coleman Collins, Rodney Mc Millian, Nathaniel Mellors et Anna Wittenberg et un commissariat de Marie de Brugerolle que nous avons, ici même, précédemment présentée

et

Niveau 3 / Aile nord
Suspension / Stillness

avec des œuvres de Etel Adnan, Trisha Donnelly, Lili Dujourie, Suzan Frecon et Charlotte Posenenske et un commissariat de Jean-Marc Prevost
Une présentation de cette superbe exposition est à venir très prochainement