POST PERFORMANCE VIDEO, un commissariat de Marie de Brugerolle – Carré d’Art, Nîmes

 

 

La Post Performance est un concept pensé et inventé par Marie de Brugerolle, commissaire de l’exposition, pour qualifier l’héritage et l’impact de la performativité sur les arts visuels après les années 1970 et, depuis 2012, celle-ci s’intéresse aux formes que cela produit.
L’exposition est un choix d’œuvres exemplaires de cela, sans les labelliser pour autant. Le fil qui les relie est une relation particulière à l’objet et au dessin, en tant que script, accessoire, décor ou contre-point à l’image projetée. Il s’agit de proposer des installations ou mises en espace de l’image-mouvement polymorphe.

Les quatre artistes choisis, Coleman Collins, Rodney Mc Millian, Nathaniel Mellors et Anna Wittenberg, vivent à Los Angeles ou ont été formés dans cette ville. Notons aussi que les œuvres sont toutes inédites en France, et, pour la plupart, produites pour l’exposition. Profitons-en pour saluer, une fois de plus, l’intacte curiosité de Jean-Marc Prévost, directeur et conservateur de Carré d’Art, qui a renouvelé son invitation et toute sa confiance à Marie de Brugerolle.

Cette dernière, commissaire avérée, est avant tout historienne et critique d’art. Elle aime à dire que si un « discours » se construit c’est dans un second temps, après l’indispensable rencontre sensible avec l’œuvre, à la différence de nombre de commissaires qui n’ont que l’autoritarisme du grade dont ils se sont auto-affublés pour ne bricoler que du commentaire sur des formes illustratives, et ça c’est moi qui le pense et le dit.

 

 

 

Le brillant parcours de Marie de Brugerolle débuta avec l’exposition « Hors Limites : l’art et la vie », dont elle fut commissaire-adjointe au Centre Pompidou en 1994, étape importante de la redécouverte de l’histoire du happening, de l’event et de la performance.
A New York, en 1995, elle travaille au MoMA où elle conçoit une programmation spéciale de films dans le cadre de la rétrospective de Bruce Nauman et collabore avec Louise Bourgeois.
Commissaire d’expositions au Magasin de Grenoble, en 1996, elle conçoit avec Paul McCarthy « And Gravity », un hommage à Bas Jan Ader, Wolfgang Stoerchele et Guy de Cointet, ainsi que la première rétrospective d’Allen Ruppersberg, et fait découvrir Mariko Mori et Alex Bag en Europe.
Elle a organisé la première exposition rétrospective de Guy de Cointet au MAMCO à Genève en 2004, puis la mise en perspective de son œuvre avec celles de Paul McCarthy, Mike Kelley et Catherine Sullivan au CRAC de Sète en 2006. Auteur de nombreux articles sur Guy de Cointet, elle écrit la première monographie parue en 2011, ainsi qu’un film documentaire « Who’s That Guy ? ».
Parallèlement, elle a réalisé la rétrospective de John Baldessari à Carré d’Art à Nîmes en 2005 et avec Éric Mangion, l’exposition « Ne pas jouer avec les choses mortes », en 2008, sur la thématique de la fétichisation de la performance.
En 2010, elle organise la rétrospective de Larry Bell, en 2011-12 l’exposition collective « I Was a Male Yvonne de Carlo » au Musac de Léon, en Espagne, avec Dora Garcia, et en 2014, elle collabore avec Gérard Wajcman pour « All that falls » au Palais de Tokyo à Paris.
Récemment, l’exposition « RIDEAUX / blinds », en 2015, questionnait le rideau en tant que paradigme de nos manières de voir à l’ère de l’écran à l’IAC à Villeur­banne, et « C’BARET, What not /Speak Easy » au LAXART de Los Angeles, en 2019, rep­ensait l’être ensemble dans un contexte multiculturel avec une vingtaine d’artistes.
Dernièrement, « Reverse Universe », présentait les expositions de Luigi Serafini et Than Hussein Clark au CRAC de Sète et une monographie de Julie Béna à la Villa Arson à Nice est en préparation.

 

 

 

On l’aura compris, l’originalité du regard de Marie de Brugerolle vient pour une bonne part de sa proximité avec la lignée d’artistes de la scène californienne gravitant autour de l’école CalArts qu’elle a contribuée à faire connaître.

En tant qu’auteure, ses écrits ont fait l’objet d’un premier volume, Marie de Brugerolle, Premières critiques, paru aux Presses du réel en 2010, soit, une anthologie de textes critiques et d’entretiens en cinq chapitres – images et histoire, corps et langage, la scène, les performances et le théâtre, entretiens avec Michelangelo Pistoletto, Pipilotti Rist, Paul McCarthy, Mike Kelley, Christian Boltanski, Douglas Gordon… – qui dresse une histoire alternative et bien vivante d’un art intemporellement contemporain.

 

Jean-Paul Guarino

 

 

3 expositions en même temps à Carré d’Art ! 

Post Performance Vidéo, Prospective 1 : Los Angeles
avec des œuvres de Coleman Collins, Rodney Mc Millian, Nathaniel Mellors et Anna Wittenberg
et un commissariat de Marie de Brugerolle, débute ce 1er décembre.

le 24 novembre a déjà commencé De vertical devenir horizontal, étale.
proposée par Emmanuelle Huynh et Jocelyn Cottencin.
Nous reviendrons ultérieurement sur cette exposition ainsi que sur

Supension / Stillness, exposition pensée par Jean-Marc Prévost
avec des œuvres de Etel Adnan, Trisha Donnelly, Lili Dujourie, Suzan Frecon et Charlotte Posenenske.
Celle-ci débutera le 7 décembre, jour où l’on vernira les 3 expositions.

Carré d’Art – Nîmes (30)
Place de la Maison Carrée