La première exposition d’envergure de Walid Raad dans une institution muséale en France rend compte des deux projets qu’il mène depuis plusieurs années : The Atlas Group (1989-2004) et Scratching on Things I could Disavow (depuis 2007).
The Atlas Group (1989-2004) est un projet que Walid Raad a initié en 1989 – comme son titre l’indique – concentré sur les dimensions politiques, sociales, psychologiques et esthétiques des guerres au Liban. The Atlas Group (1989-2004) est constitué d’un ensemble d’archives, de documents visuels, sonores ou écrits que Raad a attribué à des personnages historiques ou imaginaires. The Atlas Group (1989-2004) est aussi une interrogation du processus de documentation lui-même et un regard porté sur la façon dont l’histoire est transmise, transformée et instrumentalisée.
Depuis 2007, Walid Raad a développé un autre projet intitulé Scratching on Things I could Disavow. Son projet aborde les modes d’apparition d’une nouvelle économie artistique et l’apparition de nouvelles infrastructures muséales dans le monde arabe, la visibilité accrue des artistes du Moyen-Orient, des sponsors, des collectionneurs, l’intérêt des pays occidentaux à créer des antennes de grands musées comme le Louvre et le Guggenheim au Moyen-Orient. En faisant référence aux écrits de Jalal Toufic qui parlent d’un « retrait de la tradition suite à un désastre démesuré », Walid Raad considère aussi les effets immédiats et à long terme physiques et psychologiques des différentes guerres qui ont consumées le Moyen-Orient depuis les dernières décennies. Les oeuvres de Raad traitent également des conséquences moins visibles et traumatisantes (non psychologiques) qui affectent profondément la tradition.
Commissariat de l’exposition :
Jean-Marc Prévost, Carré d’Art-Musée, Nîmes
Andrea Viliani & Alessandro Rabottini, Museo Madre, Naples
Relire l’entretien accordé par Jean-Marc Prévost dans offshore #34
Walid Raad
PRÉFACE
Carré d’Art – Musée d’art contemporain de Nîmes
23 mai – 14 septembre 2014