Van Gogh et les étoiles – Fondation Van Gogh, Arles (13)

 

 

Pour l’année de célébration des 10 ans de la Fondation et des 150 ans de l’impressionnisme, le musée d’Orsay prête, le temps d’un été, un des chefs-d’œuvre de sa collection, « La Nuit étoilée » de Vincent van Gogh, montré ainsi à quelques mètres de son lieu de création en 1888 et, de retour, exposé depuis pour la première fois à Arles.

Le tableau est au centre de l’exposition – conçue par les deux commissaires Jean de Loisy et Bice Curiger – qui rend compte du climat littéraire et scientifique qui se développe dans la deuxième moitié du XIXe siècle et, en partant de celui-ci, a souhaité créer des associations qui peuvent être formelles, sociologiques, historiques ou conceptuelles.

« « La Nuit étoilée » est le condensé le plus extrême de la triple relation de Van Gogh à l’infini cosmique (le ciel et ses constellations), à la ville en transformation (avec la présence des becs de gaz) et à la mesure humaine, avec la représentation de deux petits personnages au premier plan. » dit Jean de Loisy et Bice Curiger de rajouter : « Disons qu’inspiré par l’effervescence de la modernité et les découvertes de son époque, Van Gogh a entrainé dans sa poésie des artistes aussi merveilleux que Meret Oppenheim, Helen Frankenthaler, Georgia O’Keeffe et de nombreux créateurs d’aujourd’hui. »

 

 

Le titre de l’exposition : « Van Gogh et les Étoiles », son sous-titre : Un voyage vers les étoiles, ses ingrédients : 160 œuvres de 78 artistes, de 1861 à 2024.
Lorsque l’on a un a priori sur les expositions collectives, you see what I mean, d’autant que l’on a en souvenirs dans ce même lieu, de superbes monographies telles celle de David Hockney ou plus récemment celle de Laura Owens.
Récolter tant d’œuvres est un travail de bureau, sur papier ou à l’écran, et le manque d’incarnation finira par s’en ressentir lors de sa « rédaction », soit la fameuse problématique une nouvelle fois rencontrée, celle de l’adresse et dans notre cas, celle, perçue, de son absence.
Rien de nouveau sous le soleil, quand on s’adresse à tout le monde, on s’adresse à personne et à vouloir décrocher la lune, on en oublie les singulières pépites légèrement hors-champ et toute leur dimension poétique.
Évidemment au sein d’une telle quantité d’œuvres, chacun peut y trouver son compte et on fut ravi d’en revoir, à l’image, en entame de parcours, des 2 superbes petites peintures de Adolphe Monticelli, inspirateur de Van Gogh, ou d’en découvrir certaines, un petit nombre à vrai dire. Avouons aussi une réelle déception quant aux quelques rares propositions et choix des représentants de la dite « jeune création ». Nous n’eûmes pas le tournis.

 

 

 

 

 

 

 

 

La journée se termina par la Nuit tant attendue.

Flash-back. Le 4 avril 2014 était inaugurée la Fondation Vincent van Gogh Arles. Fondée par Luc Hoffmann et développée par sa fille Maja, avec le soutien de la famille Hoffmann, la Fondation propose une approche unique de Vincent van Gogh en explorant la résonance de son œuvre et de sa pensée avec la création artistique actuelle. Le 5 avril de cette même année 2014, la première pierre du bâtiment principal de LUMA Arles – La Tour de l’architecte Frank Gehry – était posée.

Double anniversaire donc cette année, célébré le 31 mai dernier par une performance en plein air, avec le léger mistral de 22 heures, un ballet céleste de drones au-dessus du parc paysager de LUMA Arles, produit par les artistes multidisciplinaires néerlandais du studio DRIFT.
L’annonce de l’évènement nocturne en fit rêver plus d’un, imaginant une nouvelle magique Nuit étoilée mais fut, là encore, décevant. Technologique certes, féerique point, et nous, contrairement aux drones, nous ne décollâmes pas. Pire, en fin de show, les étoiles factices composèrent, plein ciel, un immense LUMA, signature affirmée d’une autocélébration, réponse à la question de l’adresse.

 

Jean-Paul Guarino

 

 

 

Fondation Vincent van Gogh, Arles (13)
Van Gogh et les Étoiles
Commissaires : Jean de Loisy et Bice Curiger
1er juin – 8 septembre 2024