L’empreinte, dans toutes ses acceptions, est un intervalle signant simultanément la présence et l’absence, dessinant les limites entre l’image et l’objet. Cet espace est le territoire exploré par Stéphanie Majoral au travers du dessin, de la photographie et l’installation, pour définir un espace que l’on peut qualifier de pictural.
En 1995, de grands dessins de silhouettes d’arbres colorées occupaient les quatre murs blancs de l’espace premier d’Iconoscope. De prime abord, ces dessins étaient invisibles, nous devions rester quelques minutes dans cette pièce pour qu’ils apparaissent. L’image se révélait lentement à nos yeux, simulant le développement d’un négatif photographique. Le temps comme un élément physico-chimique.
Le titre de la présente exposition, Slow Glass se réfère à la nouvelle de Bob Shaw, « Light of other days ».
L’auteur décrit des fenêtres de « verre lent » ou « scenedows » qui permettent aux appartements urbains de regarder de beaux paysages de campagne mémorisés. Ce verre lent, imaginaire, peut enregistrer selon son épaisseur, dix ans d’une vue d’un paysage en mouvement.
Les œuvres de Stéphanie Majoral stimulent de même notre mémoire mais seules les limites de l’empreinte ou le rendu pixelisé de l’image nous sont présentés, donnant des indices sur le processus de fabrication de
ces représentations. L’image est perturbée ; son évidement, son brouillage, son relief deviennent le réceptacle des multiples impressions qu’elle induit et qui s’articulent pour définir un espace construit sur les plans d’une mécanique de la rêverie.
Stéphanie Majoral
Slow Glass
7 novembre 2014 – 7 février 2015
Iconoscope, Montpellier (34)
vernissage vendredi 7 novembre à 18:00