Sacré Montanari ! Il arrive à surprendre en annonçant une décision attendue depuis une dizaine d’années

 

 

Jean-Paul Montanari est vraiment fort. Il arrive à surprendre en annonçant une décision attendue depuis une dizaine d’années et aviver ainsi le landerneau culturel. Après, cet été, la 42e édition à son actif du festival Montpellier Danse (sur 44), son départ à la retraite sera effectif le 1er octobre prochain.

Ce n’est pas rien, l’expression est faible, que d’avoir installé dans le temps jusqu’à imposer internationalement un véritable grand festival, de danse contemporaine de surcroît, avec et contre les différents interlocuteurs politiques qui se sont succédés après l’héroïque période frêchienne, et côtoyant des équipes d’élus dont nombre firent et font preuve de bien peu de pertinence dans le domaine de la culture. Rien que cela pourrait justifier la durée du parcours et valide assurément les différentes médailles obtenues tout du long sur ces nombreux champs de bataille.

On peut s’inquiéter tant pour le futur du festival que pour Montanari lui-même, plus craint que respecté, notamment par les pleutres, risquant, à son départ, défait de toute autorité, d’être bousculé par de viles médisances. Quant au festival, le voilà dans la tourmente du devenir de l’Agora, Didier Deschamps, le président de Montpellier Danse, étant mandaté par le ministère de la Culture et la Métropole (tiens, la Région n’est pas mentionnée) afin de réfléchir à « une nouvelle organisation de ce lieu unique en Europe dédié à la création chorégraphique qu’est l’Agora, cité internationale de la danse, réunissant les deux associations, Montpellier Danse et le Centre chorégraphique national. »

Si, depuis ce mardi 9 avril, jour de l’annonce officielle du départ de Jean-Paul Montanari, on entend et lit tout et son contraire et même n’importe quoi, outre tous ces commentaires et vaines spéculations, évitons de fantasmer tous possibles quant à de nouvelles formes de structure et aux modes et dates de recrutement mais espérons que l’objet de qualité qu’est l’Agora soit préservé de tout repli local et ne perde, à l’instar du MO.CO., sa dimension internationale.
Si « nouvelle organisation » se faisait, restent deux seules et vraies questions, sans véritables, claires et solides réponses à ce jour : qui, et dans quel but, souhaite ce dit rapprochement entre Montpellier Danse et le Centre Chorégraphique ?

 

Jean-Paul Guarino