Rosson Crow – Mrac, Sérignan (34)

 

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Rosson Crow, Pop Art Palazzo, 2009. Huile, acrylique et émail sur toile, 243 x 365 cm. © Joshua White, courtesy Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles. Collection Carré d’Art – Musée d’Art Contemporain de Nîmes.

 

Rosson Crow, artiste de la jeune scène contemporaine, peint des intérieurs vidés de toute présence humaine avec une énergie troublante. L’exposition à Sérignan, la plus importante qui lui ait été jamais consacrée, présente dix ans de peinture, réunissant des tableaux de collections européennes, américaines et des œuvres inédites.

Dans ses toiles de très grand format, Rosson Crow porte une attention particulière à l’ornementation, à l’agencement de décorums factices et anachroniques, à des intérieurs à l’architecture superficielle. Avec une maîtrise singulière de l’histoire de l’art européen, elle fait se télescoper les siècles et les modèles : de vieilles demeures historiques, des salles de réception de grands hôtels, des saloons, des rodéos, des casinos, des chaînes de restauration rapide…

Les intérieurs sont recomposés, les surfaces bizarrement moquettées, les lignes de fuite contredites, les bouquets de fleurs à peine esquissés, les lustres dégoulinants, les drapeaux évanescents, les plafonds à caissons deviennent motifs purement géométriques. Sa palette élégante est parfois acide. Avec une grande virtuosité et liberté du geste, usant d’adhésifs, pochoirs, coulures ou empâtements visqueux, elle applique les couleurs à l’huile, l’émail ou la bombe aérosol.

La plupart de ses tableaux se présentent comme des décors de films à Hollywood, des reconstitutions historiques ou des lieux abandonnés, à l’atmosphère parfois inquiètante. La théâtralité de ses mises en scène proposent une réactivation de la mémoire. Elle porte sa réflexion sur la dimension psychologique des espaces et sur la manière dont le spectateur les expérimente. Dans ses toiles récentes, l’espace est de moins en moins identifiable. Elle utilise les motifs ornementaux et décoratifs où les lignes s’entrecroisent, pour créer une trame subtile sur la surface. Elle joue entre figuration et abstraction presque hallucinatoire, pour brouiller la perception.

 

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Rosson Crow dans son atelier devant ses toiles récentes

 

A noter :
La commissaire et directrice du musée, Hélène Audiffren, signe ici sa dernière exposition avant son départ le 1er juillet prochain pour ses nouvelles fonctions de Conseillère arts plastiques à la Direction régionale des affaires culturelles PACA.

 

Mrac – Sérignan (34)
Rosson Crow
28 juin – 2 novembre 2014