Ratages enchaînés sur les cimaises et sur les planches – MO.CO. et Théâtre la Vignette à Montpellier

 

 

Les ratages s’enchaînent au MO.CO.
Cette fois-ci, dans les 2 lieux encore de l’institution de la Métropole – mais je l’avoue je n’ai visité à ce jour que La Panacée – un sujet, digne de « Questions pour un champion » dit explorer, ou je ne sais quoi, les liens entre art et littérature.
Vu ce non-sujet, comment ne pas envisager que cela serait simple réponse d’animation à la Comédie du livre (10 – 19 mai), elle-même animation municipale.
Bref, on ne va pas s’acharner sur cette bien faible présentation d’œuvres mais, à titre d’exemple et vécu dès la première salle de la visite, rencontre choc entre une pièce d’origine magistrale et une petite rédaction sur cartel de l’autrice qui a fait son marché d’œuvres. Soit :
L’œuvre, « Sans titre (Beginning) », de Felix Gonzalez Torres – artiste engagé des plus renommés, animé de thèmes forts tels la mort, le sida, la politique – est d’une dimension toute métaphorique demandant la participation du spectateur pour la traverser pleinement.
Et, « Ces rideaux de perles. Un ravissement. Un jeu d’enfant. Une œuvre qu’on manque quand on ne la traverse pas. Qu’on ne voit pas quand on la traverse. Mon expérience de l’écriture ressemble à ça. »
Si ! Sic ! Sur le cartel, signé Jakuta Alikavazovic. Arrêtons là, arrêtons tout.
A l’occasion d’un passage vers la gare, je traverserai peut-être la suite de l’exposition au MO.CO. où a été invitée, entre autres, Christine Angot. Pour contrefaire l’exigeante autrice et pour en finir : L’art n’est pas fait pour aller mieux.

Sur scène, guère mieux ces derniers 15 jours et la malédiction a frappé à deux reprises le Théâtre la Vignette même si pour le deuxième spectacle le programmateur en était Montpellier Danse – la Saison.
Après le guignolesque diaporama de la semaine dernière, obscène name-dropping tentant de récupérer ainsi quelques poussières de talent s’avérant non contagieux, retour dans cette même salle pour pire encore, une performance mimique théâtralisée tellement indigente que cela prive de tout argument critique. Une sortie de résidence. Un studio ouvert. Comment peut-on oser ? En un mot, gênant.

Mais débarrassons-nous tout de même d’une petite réflexion sur la réception par nombre de journalistes de ce même genre de spectacles et d’expositions ou comment un symptôme de la décadence d’une certaine pratique institutionnelle réussit à anesthésier toute réflexion critique.
Tristesse qui ne me fera pas verser néanmoins dans une amertume réactionnaire, même s’il n’est pas facile de rester droit dans ses « bottes ».

 

Jean-Paul Guarino

 

 

 

 

MO.CO. Panacée – Montpellier
Jakuta Alikavazovic. Perdus dans mes pensées  
Bianca Bondi, Dora Budor, Felix Gonzalez-Torres, Tarek Lakhrissi, Claudio Parmiggiani, Danh Vo
Jean-Baptiste Del Amo. Voir par soi-même  
Antoine d’Agata, Stan Brakhage, Teresa Margolles, Rafael Rodríguez, Andres Serrano, Jeffrey Silverthorne.
Reste à voir
MO.CO. Rue de la République – Montpellier
Daniel RondeauEduardo Arroyo et la littérature  
Maryline Desbiolles, en compagnie de Bernard Pagès. Paysage au hangar
Toni Grand, Bernard Pagès, Lucie Pagès, Jean-Pierre Pincemin, Sandrine
Christine Angot avec Patrick Bouchain. Dressing

Théâtre la Vignette – Montpellier
Spectacles vus le 5 mars 2024 pour l’un et le 13 pour le deuxième