Paris est toujours une fête – avec Hubert Duprat, Picasso et Rodin, ne comptons pas trop sur Anne Imhof

 

Le MAM – Musée d’Art Moderne de Paris – accueille, dans toute sa splendeur, Hubert Duprat, développant une exposition à caractère rétrospectif.

 

Malgré une pratique dite inclassable et protéiforme, il a été décidé de présenter l’ensemble des œuvres en 4 sections, poreuses, baptisées Matières et manières, Trichoptère, Deux yeux ne suffisent pas et Commencement.

 

 

 

Avant la descente de 5 étages pour pénétrer « Miroir du Trichoptère », considérable et délirant ensemble documentaire, voire temple, consacré à l’insecte et sa période larvaire, et après avoir approché tant les pièces les plus précieuses et raffinées qu’il soit, que les bétons des plus bruts et tant les œuvres les plus délicates, que celles monumentales et réactivées, le parcours du niveau 6 s’achève sur la singulière
« Volos », pièce restant collection de l’artiste.

 

Constituée d’un pain d’argile fraîche et d’une hache polie, elle occupe une place à part dans la production d’Hubert Duprat en raison de ses lignes anthropomorphiques. Œuvre à multiples entrées, elle incarne un alpha et un oméga : de la matière à l’outil – fonctionnel, rituel – dessinant à travers l’artefact un portrait de l’humanité.

 

 

En face, au Palais de Tokyo, s’impose la grande cavalerie de l’international engouement.

 

 

 

 

 

Hyper mise en scène, flippée et on ne peut plus autoritaire, de l’absence que l’on pourrait requalifier de vide, orchestrée par Anne Imhof. En réponse à une proposition de carte blanche, il est légitime que l’artiste traite évidemment d’elle-même, mais quand cette dernière invite, en faire-valoir, quelques pairs – et des plus prestigieux – il est rare d’avoir le sentiment, en tant que spectateur, d’occuper un seul rôle, celui de témoin et ce, face à une péremptoire autocélébration. A moins que ce dispositif ne soit réponse à l’injonction des galeristes de l’artiste, du marché quoi.

 

Une bouffée d’air même chaud et hop, à 8 minutes de la maison, allons saluer Pablo. Que devient-il ? Ben voilà qu’actuellement il reçoit l’imposant Rodin !

 

 

Jean-Paul Guarino

 

 

 

 

Musée d’Art Moderne de Paris
Hubert Duprat
jusqu’au 27 juin 2021

Palais de Tokyo
Carte blanche à Anne Imhof, Natures Mortes
Anne Imhof et guests
jusqu’au 24 octobre 2021

Musée Picasso
Picasso-Rodin
Pablo Picasso et Auguste Rodin
jusqu’au 2 janvier 2022