PAMELA Artist-Run Space se propose chaleureux au cœur de l’hiver – Nîmes (30)

 

 

L’espace est modeste mais suffisant pour accueillir l’enthousiasme de 9 jeunes artistes – Juliette Bentahar, Marine Chrétien, Margaux Fontaine, Colin G, Won Jy, Steven Le Priol, Audrey Martin, Lydia Rump, et Margaux Szymkowicz – qui décidèrent, ensemble et là réside leur force, l’automne dernier, outre de travailler dans une promiscuité variable, d’avoir pignon sur rue.

Après une première exposition où certains d’entre eux montrèrent leur travail, cette fois-ci, l’une, Margaux Fontaine en l’occurrence, endosse le rôle de commissaire et propose « Kind of Hygge », exposition nourrie d’une réflexion sur l’obligation de « tentatives de résilience » en réponse aux exigences contemporaines, illustrée d’une quinzaine d’œuvres d’onze artistes invités, le tout proposant une « tentative de paysage intérieur ».

 

Outre les pièces de Micky Backham, Jimmy Beauquesne, Océan Delbes, Bridget Low, Audrey Martin, Nicolas Emmanuel Perez et Alisson Schmitt, nous sommes ravis de revoir « Chariot », la sculpture – assemblage hybride comme l’artiste aime à composer – de Maxime Sanchez dont la flamme côtoie celles des chandelles des bougeoirs noirs d’iPhones déformés en céramique de Margaux Szymkowicz.

 

Deux céramiques de Lucile Diacono – qui tels des gants retournés où le rose velouté d’un engobe s’expose pleinement tout en révélant au mieux tout le secret d’un rutilant émail rouge sang – attirent notre attention. Deux tulipiers, qui selon la commissaire : s’ils font référence au décor bourgeois dans leur raffinement et leur qualité d’objet artisanal à première vue proprement ornemental, dessiné pour le plaisir de l’œil, on ne pourrait, à les regarder, évincer la question du corps. Et si dans cette délicatesse bourgeoise esseulée on pourrait penser à une figure semblable à une Emma Bovary décharnée, ou même à la question de la « potiche » et de ses usages scabreux, il n’est peut-être pas même question de féminité… Les sculptures de Lucile Diacono posent la question de la résilience par cette théorie qu’elle serait « l’énergie absorbée par un corps lors de sa déformation » (sic).

 

Nous nous approchons aussi au plus près du précieux et délicat travail de tissage de Delphine Dénéréaz, fait cependant que de matériaux récupérés des plus disparates, ressuscités et alors réennoblis, au service de compositions parfaitement picturales, grille comprise.

Au centre de l’exposition, sur la table basse du salon même de Margaux Fontaine, une sélection d’ouvrages prêtés par le Centre de documentation du Carré d’Art sont à consulter, lire ou feuilleter sur place. Parmi ceux-ci, « Le livre du hygge » de Meik Wiking, « La résilience » de Serge Tisseron ou encore « Chez Soi » et « La tyrannie de la réalité » de Mona Chollet, qui alimentèrent, entre autres, la réflexion de la commissaire.

Jean-Paul Guarino

 

 

PAMELA Artist-Run Space
6 bis rue Ste Catherine – Nîmes (30)
Kind of Hygge
Micky Backham, Jimmy Beauquesne, Océan Delbes, Delphine Dénéréaz, Lucile Diacono, Bridget Low, Audrey Martin, Nicolas Emmanuel Perez, Maxime Sanchez, Alison Schmitt, Margaux Szymkowicz
Commissariat de Margaux Fontaine
Jusqu’au 4 mars, chaque vendredi de 11h à 18h