On a aimé

Revoir Nathalie et déjeuner avec Jean-Marc chez  logo cuicui  à Montpellier.

 

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Se retrouver plongé, dans la dernière salle de la Fondation Cartier, dans une profonde méditation, assis béat face à l’installation vidéo Untitled (1970-2009) où deux danseurs tournent au sol dans le sens des aiguilles d’une montre jusqu’à l’épuisement, puis retourner au sein des images et de la mélopée de Rinde Eckert, chanteur et artiste performer, répétant haut et fort plusieurs séries de mots tels « Feed Me/Eat Me/Anthropology » et enfin remonter au rez-de-chaussée et pouvoir rencontrer toute la complexité de l’apparente modeste pièce sonore où la voix de Bruce Nauman répète inlassablement « For children ».

 

La vidéo de Taryn Simon au Jeu de Paume. jeudepaume
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 (2012), est empreinte d’absurdité ; elle témoigne en effet d’un épisode kafkaïen lors duquel les deux présentateurs qui venaient d’interviewer Taryn Simon pour l’émission Prime Time Russia, un programme de la chaîne d’information Russia Today, lui ont demandé de rester assise en silence et de les fixer du regard tandis que les caméra enregistraient ces images, destinées à servir de plans de coupe au moment du montage.

 

La charismatique présence de David Mambouch, pourtant masqué, habillant anonymes et identifiables dans « Singspiele », également créateur sonore de cette pièce conçue par Maguy Marin.
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La pertinente invitation lancée par Sandra Patron, directrice du Mrac à Sérignan, à Plateforme Roven.
Le pétulant trio qui composait ce jour ce collectif était ravi de nous faire partager ses choix curatoriaux sous le titre de « Rituels, répétitions, contraintes, tentations » au sein du lugubre Cabinet d’arts graphiques du Musée.
Johana Carrier, Joana Neves et Marine Pagès nous firent découvrir, entre autres, les superbes dessins de Morgan O’Hara qui ne sont pas sans rappeler ceux de William Anastasi.

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Lorsqu’elle réalise les dessins de la série LIVE TRANSMISSION, Morgan O’Hara suit méthodiquement, en temps réel, les mouvements des mains ou les trajectoires de personnes qui agissent devant elle. Avec plusieurs crayons et ses deux mains, elle condense les mouvements en une accumulation de lignes de graphite, combinant la traduction d’une action en une autre, la figuration et l’abstraction, le geste spontané et la contrainte.
Les 4 dessins montrés ont été réalisés lors de rituels bouddhiques dans un monastère tibétain de l’Etat de New York.

 

Déjeuner avec Catherine et Corinne sur le paisible parvis du Musée d’art moderne de la Ville de Paris après avoir revu la superbe salle dédiée à Jean Fautrier.
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Dîner entre garçons chez Laurent qui nous surpris avec sa salade de papaye verte au vinaigre de riz et huile d’argan, ses spaghettis marins et son blanc-manger.

 

Le petit déjeuner malin organisé par Montpellier Danse qui permit de rencontrer et d’entendre Christian Rizzo esquisser avec enthousiasme le devenir du Centre chorégraphique de Montpellier. Celui-ci, rebaptisé ICI et déclaré Académie expérimentale promet d’inventer de nouveaux modes de partage. « Venir avec une histoire et repartir avec une autre ». L’intention, belle, sera soumise à la rude épreuve du principe de réalité. Il faudra inventer assurément mais parions sur l’optimisme de Rizzo.

 

Se retrouver presque seul le soir à Beaubourg  beaubourg  même si la visite de l’exposition Télémaque fut rapidement expédiée.

 

Nina Childress, au Crac à Sète,  childress  qui n’hésite pas à mettre en majesté le corps ordinaire et presque libéré d’une naturiste du siècle passé en la « soclant » telle une déesse. Une fois de plus, l’artiste empêche tout classement définitif des hiérarchies : l’ordinaire contre le canon, le vert bronze versus les couleurs et le trivial narguant l’Histoire.

 

Et enfin les lumières sophistiquées de Caty Olive de « d’après une histoire vraie » de Christian Rizzo, dernier spectacle de la saison Montpellier Danse avant le Festival qui débutera le 24 juin.

 

Jean-Paul Guarino