Novembre à Montpellier – François Chaignaud le 9 à l’Opéra Comédie et Les Assises du Corps Transformé les 16 et 17 à la Salle Rabelais

 

Romances inciertos, un autre Orlando
T’en veux des corps, des corps transformés, certains se transformant, et d’autres transformistes ? Deux rendez-vous pour mettre les choses à plat mais aussi en relief ce mois-ci à Montpellier.

Pour qui n’aurait assisté au succès de François Chaignaud à Avignon l’été dernier, Montpellier Danse – en collaboration avec l’Opéra Orchestre national de Montpellier Occitanie – l’accueille et nous l’offre, en entame de sa saison 18-19.

« Romances Inciertos, un autre Orlando » est à la fois un concert et un récital, qui s’articule en trois actes, comme un souvenir d’opéra-ballet. Y apparaissent successivement la « Doncella Guerrera », qui nous emmène, dans un contexte médiéval, sur les traces d’une jeune fille partie à la guerre sous les traits d’un homme ; le « San Miguel » de Garcia Lorca, archange voluptueux et objet de dévotion, aussi orné que douloureux, porté lors des processions ritualisées de la Semana Santa ; et la « Tarara », gitane andalouse qui, après un amour déçu, oscille entre mysticisme et séduction, et cache une secrète androgynie.
« Romances Inciertos » est un estuaire, un delta. Une zone difficilement situable sur les cartes, à la confluence de musiques espagnoles de tradition à la fois orale et savante, qui inspirent des danses, des poèmes et de mini épopées dont les héroïnes jouent des rôles qui ne sont pas les leurs.
La scène, cerclée de tapisseries dont la trame rassemble de multiples représentations historiques de la nature, ouvre un paysage autour des cinq interprètes. La danse surgit, recoud et trouble : à la fois sœur et émule de la musique, elle s’impose comme art de l’impur et met le corps à l’épreuve du présent. Les gestes s’engouffrent dans l’écart laissé entre les danses traditionnelles et leurs avatars académiques – suivant la trace de ces mutations chorégraphiques, dont l’histoire oscille entre pillages et inspirations.
C’est donc un delta impur, irisé, sur lequel semble scintiller la silhouette inattendue de l’ « Orlando » de Virginia Woolf. Comme dans le roman, nous sommes ici en présence d’un personnage à éclipses, qui soudain s’absente pour renaître sous les traits d’une femme, ailleurs, dans l’espace et dans le temps. Par l’épreuve du chant et de la danse, cet autre Orlando, porté par les musiciens, se lance dans une forme d’épopée dont les métamorphoses incessantes n’assouvissent jamais la quête d’un idéal.

François Chaignaud, Nino Laisné, Célia Houdart

 


Romances Inciertos, un autre Orlando
Conception et chorégraphie : François Chaignaud
Conception, mise en scène et direction musicale : Nino Laisné
en collaboration avec l’Opéra Orchestre national de Montpellier Occitanie
vendredi 9 novembre 2018 à 20 heures
Opéra Comédie
– Montpellier

 

 

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Après avoir porté, lors des précédentes éditions, des « Regards croisés » sur le genre et le visage et avoir traité, entre autres, du corps vieillissant, de celui de l’artiste et celui du sportif, cette année les « Assises du Corps transformé » – toujours sous la houlette du Docteur Jacques Mateu – débattront du corps dans l’art (littérature, dessin, peinture, sculpture, photo, cinéma, musique… mais hors le spectacle vivant, déjà sujet des Assises en 2014).
Nombre d’intervenants – plus d’une vingtaine, de Daniel Sibony à Hector Obalk en passant par Jean-Claude Carrière, Albert Dupontel, Philippe Francq et Orlan, entre autres – croiseront donc leurs regards sur le corps de l’artiste, du modèle, du sujet et peut-être aussi du spectateur dans le champ des arts. Deux jours d’entretiens et d’échanges à la Salle Rabelais à Montpellier, les 16 et 17 novembre 2018.
Programme complet et surtout inscription obligatoire pour les conférences via le site www.assisesducorpstransforme.fr

 

Assises du Corps Transformé
Le corps dans l’art
vendredi 16 et samedi 17 novembre 2018
Salle Rabelais – Montpellier
27 boulevard Sarrail – Esplanade