Montpellier Danse c’est le festival estival annuel et c’est la Saison, soit 9 spectacles présentés entre novembre 24 et mars 25. Certains sont déjà complets mais il reste des places pour, entre autres, la pièce de Miet Warlop dont on adore les formes performatives et visuelles, teintées d’humour et non sans intelligence et celle de François Chaignaud, en duo cette fois-ci avec Aymeric Hainaux, dont la singularité nous entraine toujours d’étonnement en émerveillement. Jean-Paul Montanari, lui, nous conseille de découvrir la dernière proposition du franco-sénégalais Amala Dianor et d’aller voir où en est le flamenco contemporain de Rocio Molina.
A cet éclectique programme ajoutons le Ballet de l’Opéra de Göteborg sous la houlette de Crystal Pite d’une part et de Yoann Bourgeois aussi, les pièces d’Emanuel Gat, d’Anne Lopez et d’Aurélien Bory et enfin la décoiffante compagnie brésilienne Grupo Corpo de Rodrigo Pederneiras.
Montpellier Danse c’est bien plus que ses programmes, c’est aussi l’occupation quasi totale de L’Agora – Cité internationale de la danse, ce monumental complexe qui accueille en plein centre de Montpellier tout ce qui est et qui fait l’art chorégraphique contemporain.
C’est 3 artistes associés, accompagnés le temps de leur désir : Eric Minh Cuong Castaing que l’on apprendra à connaître, Arkadi Zaides que l’on apprécie et Armin Hokmi que l’on adore.
C’est 30 artistes, hébergés et accueillis dans les différents studios de travail de septembre 24 à juin 25 et l’occasion de prendre de leurs nouvelles à l’issue de leur résidence lors des moments baptisés « Studios ouverts ». Parmi les 30, hâte de revoir Olga de Soto qui nous avait tant ému lors de « histoire(s) », son fameux travail de et sur la mémoire, intéressé de voir travailler Marcelo Evelin, curieux de voir encore les avancées de Michèle Murray et impatient de tenter de deviner où David Wampach compte nous embarquer cette fois-ci.
Montpellier Danse au sein de l’Agora c’est aussi des ateliers de danse et une très pointue programmation Cinéma au sein de la Salle Béjart.
Et, pour dire les choses, à l’heure où il s’éloigne en retraite, cette Agora c’est l’œuvre d’une vie, celle de Jean-Paul Montanari, avec les convictions de Georges Frêche, séduit par Dominique Bagouet à la création du projet et avec la volonté de Michaël Delafosse de « boucler la boucle », inaugurant la dernière partie nouvellement et heureusement restaurée, le Pavillon Ouest, composé d’un studio de danse à l’étage et d’une salle d’exposition au niveau du boulevard Louis Blanc et, respectueux et admirateur de cette aventure insensée, décidant de les baptiser du nom de deux grands artistes amis et complices du festival, Raimund Hoghe pour l’un et Trisha Brown pour l’autre. En suite au Studio Cunningham, au Studio Bagouet, au Studio Maurice-Fleuret et la Salle Béjart, ne restera plus qu’à attribuer un nom à la Cour. Reste encore du temps.
Jean-Paul Guarino