Montpellier, Capitale estivale 2022 de la danse et candidate Capitale européenne de la culture 2028

 

 

Ce mercredi 30 mars 2022 dans la salle Béjart de l’Agora à Montpellier, à l’énoncé du « casting » du prochain Festival Montpellier Danse et en suite aux quelques informations données par Jean-Paul Montanari, son directeur, on ne peut qu’être émoustillé par l’éclectique et riche programmation de cette 42e édition à venir.
Oui, que quelques informations à ce jour sur les spectacles car Montpellier Danse, en parfait festival, ne propose pas moins de 22 créations et premières françaises, donc toutes inédites, comme le soulignait pertinemment le sénateur Hussein Bourgi – représentant la Région Occitanie, co-financeur de la manifestation –, sur les 25 pièces qui seront données du 17 juin au 3 juillet 2022.

Deux des plus grands chorégraphes mondiaux actuels seront présents – Ohad Nahrin avec la Batsheva Dance Company et l’immense Anne Teresa De Keersmaeker –, partageant les scènes avec les plus jeunes – Pol Pi, Noé Soulier –, les très confirmées – Nacera Belaza, Michèle Murray, Robyn Orlin –, les absents – Dominique Bagouet et Raimund Hoghe – à qui seront rendu hommages, et d’autres encore et pas des moindres tels Philippe Decouflé, Bouchra Ouizguen, Pontus Lidberg, Marcelo Evelin, Emanuel Gat, Hooman Sharifi, Eszter Salamon, Amandine Beyer, Muriel Boulay, Jefta van Dinther, David Wampach, Anne Lopez et Sylvain Huc pour tous les citer, soit des plus célèbres aux plus discrets des artistes. « Artistes qui sont chez eux, à Montpellier ! » assène à l’envi son maire Michaël Delafosse, à la veille du lancement de la candidature de la ville au titre de Capitale européenne de la culture 2028.

 

 

Le lendemain, jeudi 31 mars, revoilà donc, toujours aussi enthousiaste, le maire de Montpellier et président de Métropole Michaël Delafosse, accompagné d’élus et conseillers du cabinet à l’Opéra Comédie cette fois-ci.
Loin de l’over-top de la contemporanéité, tout le décorum d’une traditionnelle campagne – projections, pupitres, drapeaux – est en place et en scène, sous les ors XIXe du théâtre.
Pour le lancement officiel de la candidature à ce titre espéré, les troupes se trouvent augmentées, entre autres, de la présidente de Région et du président du Département – tous deux via messages vidéos – et de François Commeinhes, maire de Sète, en live, tous introduits par Régis Penalva, conseiller avisé de Michaël Delafosse, en maître de cérémonie, et concluant tous leur intervention par le slogan « Construisons ensemble Montpellier 2028 ».

L’objet de la manifestation « Capitale européenne de la culture » est de mettre en valeur la richesse et la diversité culturelle européennes tout en soulignant les liens qui unissent les Européens. Chaque année, deux villes de deux pays différents du continent sont choisies. Quatre villes françaises ont déjà obtenu le titre dont Lille en 2004 et Marseille en 2013. La prochaine échéance pour la France aura lieu en 2028, qui sera aussi l’année de la Tchéquie. Outre Montpellier, concourent Amiens, Bourges, Clermont-Ferrand, Nice, Reims, Rouen et quelques autres.

Avant 2028, l’année des festivités, de nombreuses étapes alimentent l’agenda des villes candidates :
En 2022, le 1ᵉʳ décembre, remise du dossier de pré-candidature.
2023, 1ᵉʳ semestre, sélection des 4 villes candidates finalistes et en décembre, remise du dossier de candidature.
De 2024 à 2028, désignation de la ville lauréate et mise en œuvre de la candidature.

Pour officialiser le concours à l’investiture, une marraine a été nommée, à savoir la jeune mezzo-soprano montpelliéraine Adèle Charvet et Nicolas Dubourg, directeur du Théâtre La Vignette, a été désigné directeur artistique, une équipe l’entourant allant peu à peu se constituer afin de monter le dossier de candidature.
Cette dernière est supposée se construire par tous, à l’image de ce qu’il s’est fait précédemment par les villes ayant déjà obtenues le titre, pour répondre au projet économico-touristico-culturel qu’est cette manifestation populaire, pensée pour la population autochtone et les nombreux visiteurs attendus, et aux conséquentes retombées économiques.

Répondre au cahier des charges attendu n’est pas la tâche la plus ardue, en revanche, pour se singulariser, l’enjeu est d’ « écrire une histoire ».
Celle-ci sera-t-elle traditionnelle et convenue ou inédite, aventureuse et donc plus risquée ? L’option choisie dira beaucoup de ce qu’est et sera, dans le futur, notre ville.

Après une bonne heure de discours et d’images, le parterre de l’Opéra, fort rempli – d’acteurs du monde de la culture, de l’entreprise et de la politique, déjà convaincus – applaudit chaleureusement l’officialisation du lancement de la candidature de la ville, même si la forme de la « cérémonie », à l’image de l’identité visuelle, était des plus conventionnelles voire désuètes. Mais, cette toute première étape était passage obligé avec l’objectif, atteint, de réunir et fédérer avant tout. Reste à inventer !

 

 

Tous y croyons néanmoins, et tous alors, bras levés pour la photo finale et peut-être historique, scellons le désir partagé de construire ensemble.

Pensons aussi pleinement aux artistes et si Montpellier est une ville de culture, elle se doit d’être une ville d’accueil pour eux et de résidence donc. Aussi, quoi qu’il advienne, le chantier lancé offre une formidable opportunité de penser au-delà de 2028 et de penser l’art au-delà de la culture.

 

Jean-Paul Guarino