Melik Ohanian, Stuttering – Crac, Sète (34)

 

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La grande exposition estivale consacrée à Melik Ohanian rassemble et agence des œuvres existantes et de nouveaux projets comme autant d’expériences et d’intuitions qui baliseraient une géographie de la mémoire. Un jeu de mémoires plus qu’une rétrospective.
L’artiste nous conduit dans un univers artistique régi par la science, le politique, les réalités historiques ou l’imaginaire collectif, qui, à travers des dispositifs, seraient autant de pistes possibles pour évaluer notre rapport au monde.
L’espace ou les temporalités entre les oeuvres, sont pour l’artiste des engrenages spiralés aussi importants que les œuvres elles-mêmes. Par une poétique combinant intentions et regards, entre voir et montrer il ne s’agit pas de trancher mais plutôt de faire coexister pour que des affects surgissent.

 

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DAYS, I See what I Saw and what I will See, 2011. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Chantal Crousel, Paris. Photo © Melik Ohanian

 

DAYS, projeté en dispositif double dés l’entrée, nous invite à partager la spatio-temporalité proposée par l’artiste. Le film a été tourné en 2011, dans un camp de travailleurs à Sharjah (EAU). Après avoir construit 100 mètres de rails, Melik Ohanian filmait ces 100 mètres de traveling. Le lendemain, les rails démontés et ré-assemblés en les avançant de 100 mètres, il filmait de nouveau et répéta cette opération pendant 11 jours, tournant de jour comme de nuit, ce qui explique la double projection dos à dos de cette lente immersion dans le monde des ouvriers anonymes et exploités. Le film rend compte du quotidien et des conditions des travailleurs en même temps que du dispositif filmique.

 

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CAPTION MELIK OHANIAN Stuttering, 2014. Photographies animées. 69 x 122cm. Courtesy de l’artiste et galerie Chantal Crousel © Melik Ohanian

 

Stuttering* – titre de l’exposition –  est une série de photographies réalisées dans les jardins botaniques de Palerme. Présentée sur des écrans plasma à la manière de caissons lumineux, chaque image est
doublée lors de la prise de vue avec une variation de point focal. Elles créent ainsi une succession rapide et répétée qui provoque un bégaiement de l’image et perturbe notre champ de vision.

*En anglais : parler avec répétition involontaire de sons. C’est dans un esprit deleuzien que l’artiste a choisi ce titre « Ce n’est pas une structure signifiante, ni une organisation réfléchie, ni une inspiration spontanée, ni une orchestration, ni une petite musique. C’est un agencement d’énonciations ».

 

 

Melik Ohanian
STUTTERING
Crac – Sète (34)
4 juillet – 21 septembre 2014
vernissage vendredi 4 juillet 2014