Les 3 expositions incontournables de l’été 2014

Walid RAAD au Carré d’art – Nîmes (30)
Préface

 

Trois conseils : 1, précipitez-vous à Nîmes, 2, suivez la visite commentée (tous les jours à 16h30) et 3, proposez-la en sens inverse ; l’abord du travail est plus simple et la traversée de l’œuvre s’impose alors évidente – paradoxes et doutes compris – la complicité et le transport allant crescendo.

La proposition est maîtrisée, l’accrochage – au cordeau – est parfait et le tout n’est en rien autoritaire. Bien au contraire, l’adresse est là, si, une fois de plus, nous sommes disponibles.

Je ne vais pas dire, maladroitement, ce que le médiateur (et pour une fois, le terme est adéquat, puisque conflits il y a) prendra soin de délivrer une heure durant. Mais n’oublions pas, qu’entre véracité, ironie, documentaire, politique et fiction, Walid Raad, outre fildefériste, est un artiste ; sa seule tâche étant que l’œuvre apparaisse. Et c’est ici que je m’autoriserais une petite digression : l’idée de la Peinture ne m’a pas lâché avec des pensées à Baldessari, Matisse, Pollock, Raysse, Richter, Mondrian… Oui, je suis fou, j’étais heureux.

 

 

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The Atlas Group. Let’s be honest the weather helped (USA), 1998. Impression jet d’encre, 160 x 212 cm. Courtesy de l’artiste et Galerie Sfeir-Semler, Beyrouth / Hambourg © Walid Raad

 

 

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The Atlas Group. I might dieb before I get a rifle_Device I, 1989. Impression jet d’encre, 160 x 212 cm. Courtesy de l’artiste et Galerie Sfeir-Semler, Beyrouth / Hambourg © Walid Raad
The Atlas Group. I might die before I get a rifle_Device, 1989-2008. Série de 12 impressions jet d’encre. Collection Caixaforum, Barcelona. Salle 5

 

 

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Scratching on Things I could Disavow. Preface to the third edition_Plate III, 2013. Impression jet d’encre, 112 x 84 cm. Preface to the fifth edition_Plate I, 2014. Impression jet d’encre, 41 x 31,2 cm. Courtesy de l’artiste et Galerie Sfeir-Semler, Beyrouth / Hambourg © Walid Raad
Scratching on Things I Could Disavow. Salle 3

 

 

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Scratching on Things I could Disavow. Section 88 : Views from outer to inner compartments_Act VI. 1-5, 2011. Bois, métal, peinture, 93 x 264 x 14 cm. Courtesy de l’artiste et Galerie Sfeir-Semler, Beyrouth / Hambourg © Walid Raad

 

 

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Scratching on Things I could Disavow. Salle 1

 

Walid Raad
Préface
Carré d’Art – Nîmes (30)
jusqu’au 14 septembre 2014
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Patrick TOSANI au Pavillon Populaire – Montpellier (34)
Changements d’état 1983 – 2014

 

 

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Pieds et maquette, 2013. Impression numérique, 350 x 440 cm. Courtesy Galerie In Situ Fabienne Leclerc, Paris.

 

 

Le titre de l’exposition justifie le choix subjectif mais très précis du commissaire ; le tout étant très bien accroché. Si certaines séries sont largement déployées d’autres ne sont présentes que sous forme de subtils prélèvements, ponctuant la traversée de l’œuvre de l’artiste, évitant toute lourdeur didactique et nous invitant obligatoirement au plus près de ses préoccupations artistiques et de sa poétique ; les « surprises » du 1er étage nous faisant même oublier l’habituel sentiment de coursive étriquée de cet espace.
Un bémol, les textes jargonneux et  incompréhensibles qui, au lieu de nous accompagner voire nous élever, dégrisent le regard et contredisent l’intelligence de l’accrochage.
Nombre de textes et extraits d’entretiens sont disponibles sur le site de l’artiste et de sa galerie :

 

Patrick Tosani étudie l’architecture entre 1973 et 1979, avant d’œuvrer dans la photographie. Depuis une vingtaine d’années, il développe une pratique hors normes, travaille de manière sérielle et revendique l’emploi « des moyens les plus objectifs de la photographie : la précision, la frontalité des prises de vue, la netteté, la couleur, l’agrandissement » pour interroger la force de l’image.

 

 

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Les chaussures de lait I, 2002. Photographie couleur c-print. 92 x 122 cm. Courtesy Galerie In Situ Fabienne Leclerc, Paris, © Patrick Tosani

 

 

Je crois que ce que je montre est au service d’une analyse autant intuitive que raisonnée qui consiste à essayer de comprendre la photographie. Je considère que la photographie va bien au-delà d’un simple procédé technique. Elle est absolument dépendante du réel et c’est ce qui en fait son intérêt et sa force. J’interroge surtout cette dépendance ou plutôt cet état de contiguité.

 Photographier c’est transférer un espace réel vers un espace photographique. Et il doit y avoir réciprocité dans ce transfert. L’espace photographique est une nouvelle forme qui doit résonner avec le réel. Cette forme photographique est à appréhender sur un mode sensible, ce qui reste la lecture la plus objective.

Extraits d’entretien disponible sur le site de l’artiste www.patricktosani.com © Patrick Tosani, 1997

 

 

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RE3, 1990. Courtesy Galerie In Situ Fabienne Leclerc, Paris © Patrick Tosani

 

 

Patrick Tosani s’est imposé dès le début des années 1980 avec une œuvre combinant l’héritage des avant-gardes des années 1970 et l’affirmation du médium photographique comme mode d’expérimentation.
Si Tosani a incontestablement continué de pratiquer une photographie conceptuelle et minimaliste, il a aussi et surtout tracé une voie singulière et expérimentale, tout en préservant la « forme-tableau », emblématique de l’École de Düsseldorf. Tosani insiste d’ailleurs lui-même sur son côté expérimentateur, énonçant de sa photographie qu’elle est « enregistrement puis témoignage d’une expérimentation ».
L’originalité de Tosani réside sans doute dans le fait que son œuvre témoigne d’un phénomène tangible, d’une présence réelle, mais où la réalité est finalement « remise en cause, interrogée, déjouée et questionnée de manière poétique et presqu’existentielle dans notre rapport au monde ». Par où Tosani s’éloignerait d’un strict paradigme objectiviste. En témoignent notamment ses jeux avec l’échelle et son questionnement récurrent autour du corps.
Pour autant, et contrairement à ce qu’une approche purement formaliste pourrait le laisser supposer, l’œuvre de Tosani n’est ni grave, ni pesante : son conceptualisme n’exclut pas une forme de légèreté poétique, voire d’humour.

Extraits du Communiqué de presse – Maison Européenne de la Photographie, Paris, 2011

 

 

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Masque n°2, 1998. Photographie couleur c-print. 101 x 141 cm. © Adagp

 

 

Patrick Tosani
Changements d’état 1983 – 2014
Pavillon Populaire – Montpellier (34)
jusqu’au 26 octobre 2014

 

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Melik OHANIAN au Crac – Sète (34)
Stuttering

 

Cette exposition déploie, dans l’intégralité des espaces, une série de nouvelles productions mises en relation avec des œuvres existantes. Elle est à appréhender comme un agencement d’expériences, d’intuitions et répertorierait dans un même temps un ensemble de parcelles, une géographie, parfois mutique parfois animée, de la mémoire ou des mémoires de l’artiste tel un jeu de réminiscences.
Melik Ohanian nous conduit ainsi dans un monde régi par la science, le politique, par des réalités historiques, ou par l’imaginaire collectif, qui à travers des dispositifs vibratoires entre-eux et sur eux-mêmes, seraient autant de pistes pour questionner ou évaluer notre rapport au monde. L’espace ou les temporalités entre les œuvres, sont pour l’artiste des engrenages spiralés aussi importants que les œuvres elles-mêmes. Par une poétique combinant intentions et regards, entre voir et montrer il ne s’agit pas de trancher mais plutôt de faire coexister pour que des affects surgissent.

 

 

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DAYS, I See what I Saw and what I will See, 2011. Dispositif double projection vidéo HD, 2 x 42 mn.

 

 

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Stuttering (détail), 2014. Cinq sur sept photographies animées. 7 x 125 x 75 cm. Futuring (cosmos), 2011. Globe de verre, socle et miroir.

 

 

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Deviation #01, #03, 2011/2014. Lettres polystyrène, 120 x 60 cm – Production Crac LR

 

 

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Concrete Tears 3451, 2006/2014. 3451 larmes de béton et structure inox poli-miroir, 300 x 300 x 300 cm.

 

 

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Girls of Chilwell Suspended Acting *, 2014. Sculptures éch 1. Pulp Off *, 2014. Red Memory, 2014. 3 photographies de Rajak Ohanian. La Ricamarie (1981/1983), 3 x 30 x 40 cm.

 

 

Melik Ohanian est né en 1969 et vit entre Paris et New York. Il fait partie d’une génération d’artistes qui instaurent leur pensée à travers multiples médias. C’est surtout autour du statut de l’image et du concept de temps que ses démarches déploient une riche panoplie d’objets visuels. Les sciences et la philosophie sont là en toile de fond pour aiguiser ses recherches et ses centres d’intérêt. Il a participé à de grandes manifestations internationales et exposé dans de nombreuses institutions prestigieuses, il est représenté par la Galerie Chantal Crousel, Paris.

Exposé par le Frac Languedoc-Roussillon à ses débuts, il a été remarqué par Ami Barak qui a été invité par le Crac à s’associer au commissariat de ce projet.

 

Melik Ohanian
Stuttering
Crac – Sète (34)
jusqu’au 21 septembre 2014