Sandra Patron qui dirige le musée depuis le 8 septembre dernier, entame là sa propre programmation. Accompagnée de son équipe, elle présente sa première proposition d’exposition – consacrée au travail de Pierre Leguillon – mais aussi un nouvel accrochage des collections.
Elle invite également une jeune artiste – Éléonore False – à occuper l’espace-vitrines de l’entrée dans l’esprit Project Room et, enfin, parie de donner vie au Cabinet d’arts graphiques en offrant une carte blanche à Plateforme Roven – une extension de Roven, la revue.
Un chantier parallèle, et non des moindres, est d’ores et déjà en cours : l’extension du Musée et le suivi de la conception d’une œuvre pérenne à venir sur cette nouvelle façade confiée à Bruno Peinado.
Non, mais c’est qui la patronne ! Voilà, c’est fait, une fois pour toutes, et ça évitera aux autres de la faire.
Le musée des erreurs : Barnum, présenté ici, fait suite au Musée des erreurs : art contemporain et lutte des classes présenté au Wiels à Bruxelles du 10 janvier au 22 février 2015. Sous cette appellation commune, un ensemble de photographies, extraits de films, publicités, cartes postales, affiches, diapositives, pochettes de disques, magazines et autres médias de masse sont assemblés sous forme d’œuvres uniques. Celles-ci ne sont pas pour autant figées dans des formes fixes. Au contraire, le principe de mouvement, voire de réversibilité, se retrouve au cœur de toutes ces œuvres, qui se déploient sur des structures mobiles, légères ou transportables.
Grâce à son économie de moyens et à l’autonomie de ses dispositifs de présentation, Le musée des erreurs propose un nouveau modèle d’exposition qui tente de déjouer les hiérarchies de l’art.
« Placer Le musée des erreurs sous le signe de Barnum est une manière d’interroger la généalogie des images sous l’angle du spectaculaire et de l’entertainment et témoigne de l’intérêt que Leguillon porte à la contextualisation des images, ainsi qu’à la manière dont leurs conditions d’apparition conditionnent leur réception. »
L’installation d’Éléonore False met en miroir deux images issues du fond iconographique de l’artiste : l’une représente un homme de profil du peintre italien de la Renaissance Piero Di Cosimo, dont l’artiste répète le motif du nez ; l’autre provient d’une performance de l’artiste californien Paul Mc Carthy qui se traîne au sol, laissant derrière lui la trace de son avancée, un mouvement du corps rejoué et augmenté par l’installation de l’œuvre entre sol et mur.
« Cette proposition, installée à l’entrée du musée, nous fait donc naviguer dans les eaux troubles et passionnantes de notre histoire de l’art, entre la posture altière du personnage de Botticelli et celle à la limite du ridicule de Mc Carthy, ou comment à travers les âges, les postures corporelles nous en disent long sur la représentation que nous nous faisons de nous-mêmes. »
L’exposition Portrait de l’artiste en jeune homme s’inspire très librement du roman de jeunesse au titre éponyme de James Joyce – dans lequel celui-ci crée un alter ego fictif nommé Dedalus – pour son nouvel accrochage de saison qui conjugue nouvelles acquisitions et pièces plus anciennes de la collection.
« Portrait de l’artiste en jeune homme… Ou comment parcourir le monde pour mieux parfois s’en évader, et qui sait, nous faire toucher le soleil… »
Plateforme Roven – plateforme curatoriale composée d’artistes, de critiques et de curateurs (Johana Carrier, Joana Neves, Marine Pagès et Diogo Pimentão) et extension de Roven la revue, a imaginé une exposition autour des rituels du dessin au sein du Cabinet d’arts graphiques.
« Aborder le rituel dans la pratique du dessin, c’est parler d’une structure dans le temps et dans l’espace dont émane une énergie. Le dessin devient alors substance qui concrétise, incarne, donne vie ou encore attribue des qualités vivantes à un objet inanimé, à une croyance. Émerge ainsi la question du processus de travail, où certains gestes deviennent, par la répétition et des pratiques codifiées, un rituel. »
Pierre Leguillon
Le musée des erreurs : Barnum
Éléonore False
Il suffit de son bras soulevé pour arrêter et faire reculer le soleil
Portrait de l’artiste en jeune homme
Nouvel accrochage des collections
Rituels, répétitions, contraintes, tentations
Plateforme Roven
MRAC – Musée Régional d’Art Contemporain Languedoc-Roussillon
Avenue de la Plage, Sérignan (34)
15 mars – 7 juin 2015
vernissage le samedi 14 mars à 18h30