Il faut en être – Jean-Paul Guarino

 

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Alain Platel

Tauberbach, pièce repérée par Jean-Paul Montanari, co-accueillie avec hTh, la Saison Montpellier Danse 2015-2016 et l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon est à découvrir lors de deux soirées à l’Opéra Comédie à Montpellier.

Tauberbach  s’inspire de la vie d’une femme schizophrène qui vit et travaille dans une décharge sauvage des bidonvilles de Rio, qu’Alain Platel a découverte dans le documentaire Estamira de Marcos Prado. A partir de ce personnage réel, Platel crée une nouvelle fois une œuvre splendide et déconcertante où il se confronte à deux de ses univers de prédilection, la musique de Bach et le monde des sourds. La gêne, le malaise mais aussi la dérision dans lesquels les interprètes plongent le spectateur créent un état singulier de perception qui repousse les limites étroites de ce qu’on appelle normalité. Platel puise sans relâche à la source de la difformité, de la cacophonie et de la déviance, pour rendre invisibles les frontières que nous érigeons entre le beau et le laid, entre l’harmonieux et l’intolérable.

Koen Tachelet, co-dramaturge, avec Hildegard De Vuyst, écrit :
Ceci n’est pas une pièce de théâtre. Mais il y a des personnages, ou plutôt : il y a des identités, des êtres, des créatures. Il y en a même un qui a un nom: Estamira.
Estamira réfère à une femme réelle qui vit sur un dépotoir au Brésil. Elle parle constamment. Pour elle, parler est survivre. Elle parle avec les voix dans sa tête, avec une voix au-dessus de sa tête. Estamira est hantée par sa biographie, par les démons dans sa tête, par son combat journalier dans un monde où vivre et survivre sont devenus la même chose. Elle essaie d’exorciser l’énergie négative qui s’est entassée en elle en récitant une série infinie de formules. « Stay in control ! Stay in control ! »
[…] Tauberbach est l’histoire d’une femme qui est épluchée. Une femme qui mène sa vie à l’intérieur de sa tête mais qui, au fur et à mesure, découvre son corps. L’histoire d’une résistance et de l’environnement qui peut la démolir. De la vie qui continue. 24 heures de dignité.


Opéra Comédie
, Montpellier
Tauberbach

d’Alain Platel, concepteur et metteur en scène
3 et 4 novembre 2015

 

 

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Rodrigo Garcia

Avant les représentations, mi-novembre au CDN  Nanterre–Amandiers, dans le cadre du Festival d’Automne à Paris, qui seront suivies d’une tournée faisant haltes au Théâtre National de Lisbonne, au Théâtre Municipal de Porto, à La Comédie de Caen – CDN de Normandie et au Théâtre Garonne à Toulouse entre autres, la nouvelle œuvre de Rodrigo Garcia est donnée trois soirs à Montpellier à hTh.

En introduction à cette nouvelle création, Rodrigo Garcia écrit :
Il semblerait que pour chaque artiste le processus de création ait ses règles propres ; certains en héritent, d’autres les inventent. En ce qui me concerne, les règles sont si claires que les décrire me semble anecdotique et n’aurait de toute façon peu ou pas d’intérêt pour le lecteur. Comment décrire quelque chose d’aussi naturel que respirer ? Reconnaissons que ce qui est substantiel habite ce qui est sous-jacent, et que dans une œuvre ce qui est précieux se trouve à demi enfoui. 


hTh (Grammont), Montpellier
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de Rodrigo Garcia, auteur du texte de l’espace scénique et de la mise en scène
5, 6 et 7 novembre 2015

 

 

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Art contemporain – Paris, Nîmes, Sète, VilleurbanneMontpellier

Pendant ce temps nombre d’expositions sont en cours. La sublime et saisissante déclaration d’amour d’Ugo Rondinone à John Giorno qui vient de débuter au Palais de Tokyo à Paris (cliquez ici pour lire le texte de Corinne Rondeau) et 2 autres expositions ouvertes la semaine dernière : Yto Barrada et Latoya Ruby Frazier à Carré d’Art à Nîmes et la monographie de Sylvie Blocher au Crac à Sète. Enfin, alors que se termine le 8 novembre Rendez-Vous | Jeune création internationale  à l’IAC à Villeurbanne, la Galerie Vasistas à Montpellier vernira Foto malgrado  ce vendredi 30 octobre.