Festival Montpellier Danse 014 – Conférence de Presse du 4 mars 2014
En introduction, l’obligation pour le Président de L’Agglomération de Montpellier, principal financeur de la manifestation, de faire vite car présent fugitivement entre deux rendez-vous, l’amena à faire une synthèse symptomatique des intérêts culturels de la Collectivité. Tout y passe, le musée Fabre, l’Opéra, la danse, le théâtre, les arts numériques, les arts de la rue et même le design et la BD. Et pas un mot sur l’art contemporain. Espérons qu’il ne s’agit que d’un oubli ou comment ne pas s’étonner alors de l’absence de Montpellier dans le « Top 12 des villes qui aiment l’art » dans le dossier – Les politiques et l’art – du numéro de mars de Beaux Arts magazine.
Ceci dit et non-dit, Michel Miaille, le Président de Montpellier Danse présenta le Festival comme « moment de fête » précisant que cette année « il n’y aura pas de thème ». En effet, la problématique centrale n’est pas d’ordre artistique : Jean-Paul Montanari, le directeur, enchaîna alors et déroula la programmation en s’appuyant constamment sur le sujet sérieux de cette 34e édition, à savoir les lieux du festival et en fait le seul lieu de toutes ses préoccupations, l’Agora.
Cette édition est capitale, dessinant l’amorce d’un avenir où la danse se recentrerait pleinement en ses murs.
Même si 3 grands shows seront présentés au Corum, la soirée d’ouverture et celle de fermeture – moments forts et symboliques – auront lieu à la Cité internationale de la Danse, sous-titre de l’Agora. Sa Cour Carrée, élue lieu de représentation par les artistes, sera enfin utilisée et les dessous des gradins de la scène en plein air trouveront aussi leurs fonctions, accueillant le public la journée entière. Le studio Bagouet du CCN – Centre chorégraphique national –, la maison voisine, sera également occupé.
La dimension de ce festival, encore dans la lignée des précédents, nécessite une salle supplémentaire, la Vignette – Théâtre de l’Université Paul Valéry – en l’occurrence, comme le fut, à une période, le Théâtre du Hangar.
Hypothèse, voire espoir : Il peut s’agir non pas d’une édition transitionnelle mais d’une étape essentielle, une simulation de l’éventuelle union du CCN et de Montpellier Danse, une étape de la refonte du paquebot global induisant alors une nouvelle forme pour un festival deuxième génération à venir. Boris Charmatz, invité à remontrer « Enfant » créé à Avignon en 2011, sera le témoin de ce début d’opération. Bien qu’actuellement à la direction du Musée de la danse, mutation du CCN de Rennes et de Bretagne, pourquoi ne pas imaginer qu’il postule à la direction de celui de Montpellier. Après tout, qui aurait parié sur la nomination de Rodrigo Garcia au 13 Vents ? Avec une bonne décennie de retard, la création contemporaine théâtrale augmentée de sa compagne chorégraphique permettrait à Montpellier d’entrer enfin de plain-pied dans le XXIe siècle même si les arts numériques ou la diversion de l’art urbain ne voileront pas l’évitement de l’engagement envers l’art contemporain dont le manque et l’absence ne seraient que plus flagrants.
Jean-Paul Guarino
Festival Montpellier Danse – 34e édition
22 juin – 9 juillet 2014
Nous reviendrons sur la programmation, notamment sur la création de Marlene Monteiro Freitas et sur la projection en avant-première de Let’s dance !, série documentaire sur l’histoire de la danse en 3 épisodes d’Olivier Lemaire et Florence Platarets.