Faites la queue comme tout le monde !

 

Ce 19 mai, un mercredi, jour des enfants, récré générale et nationale !
Couvre-feu repoussé à 21 heures et réouverture des commerces, des terrasses, des musées et galeries, salles de cinémas et théâtres, c’est le programme tant attendu et finalement annoncé.

Pour ce qui est des jauges et des protocoles, les découvertes se feront au cas par cas mais concernant le couvre-feu, l’heure limite de rééducation, même décalée à 23 heures à partir du 9 juin, ne fera pas l’affaire de tous. Mais comme dit l’autre, toujours l’autre, on n’va pas s’plaindre, la permission de minuit étant accordée à partir du 30 juin.

Si la culture fut empêchée car atteinte par « la crise », l’art, contrairement, resta et reste inatteignable. Et même si cette sale affaire est loin d’être bouclée, elle fut aussi salutaire et, pour ne pas aller avec le vent, à l’encontre des grégaires pleureuses professionnelles, m’a libéré de cette certaine culture dérisoire pour mieux me rapprocher d’un art définitivement essentiel. A l’aube des réouvertures, c’est des plus clairs.

Revenons à nos centres d’art et musées. On ne sait pas encore si les vernissages vont retrouver leur lustre d’antan et si ça va trinquer sec mais des turbulences sont prévisibles dans nos agendas pour contenir les ouvertures et réouvertures de tant d’expositions maintes fois reportées.

 

A Sète, le Crac – Centre régional d’art contemporain – rouvre, le 19 mai, Reverse Universe, la double exposition de Than Hussein Clark et de Luigi Serafini mise en place sous la houlette de la commissaire Marie de Brugerolle.

A Sérignan, le Mrac – Musée régional d’art contemporain – redémarre également dès le 19 mai avec ses 2 expositions, Distance Ardente, programmée initialement dans le cadre de la « Saison Africa 2020 » et La vie dans l’espace, titre donné au nouvel accrochage des collections.

A Montpellier, le MO.CO. Panacée présente, du 19 au 30 mai, l’exposition Possédé.e.s qui joue au spectacle alors qu’au MO.CO. Hôtel des collections, dès le 19 mai, une sélection d’œuvres de la spéculative collection Cranford est accessible gratuitement et reste accrochée jusqu’au 30 mai avant l’ouverture de Cosmogonies. Zinsou, une collection africaine  le 3 juillet.
Le Musée Fabre, à Montpellier aussi, inaugure à partir du 19 mai son exposition du cycle « Saison contemporaine », toujours fidèle à la ligne esthétique favorite de feu le galeriste Jean Fournier, consacrée à Pierrette Bloch, André-Pierre Arnal et Stéphane Bordarier.

 

Le Carré d’Art à Nîmes est le lieu qui a été le plus impacté par la situation sanitaire. Il ouvrira, le 19 mai, avec l’exposition inédite Mirrorbody  du jeune Tarik Kiswanson qui n’avait été accessible qu’une seule journée lors d’une visite de presse avant que le deuxième confinement ne soit décrété, tombant comme un couperet.
L’exposition du Project Room, Post Performance Vidéo, Prospective 1 : Los Angeles, pensée et créée par Marie de Brugerolle, accrochée depuis décembre 2020 n’a jamais été ouverte. Nous pourrons la découvrir dans un premier temps, de ce 19 mai jusqu’au 30 mai, puis elle sera démontée pour laisser l’espace à la programmation de la section Grand Arles Express  des Rencontres photographiques d’Arles. Double travail pour les équipes du musée, l’exposition de Marie de Brugerolle sera réinstallée le 1er décembre 2021 et courra jusqu’au 17 avril 2022, nous y reviendrons alors. Jean-Marc Prévost, le directeur du musée, est entêté, il a bien raison et nous en profiterons.
Le Mur Foster, au rez-de-chaussée de ce même Carré d’Art, accueillera à partir du 20 mai les œuvres de Thomas Gasquet et Léo Schweiger – tous deux diplômés de l’École supérieure des beaux-arts de Nîmes en 2019 – dans une exposition intitulée Forms Of Vacuity.

 

Côté théaâââââtre, du 10 au 26 juin, le Printemps des Comédiens propose son édition 2021 donc forcément contrariée et, côté danse, Montpellier Danse se donnera du 23 juin au 16 juillet. Nous reviendrons, notamment sur la dernière semaine du festival composée d’une riche programmation cinématographique à découvrir notamment, à la nuit tombée et en plein air, dans le superbe théâtre de l’Agora.

Un peu plus loin, mais à peine soit à Arles et Avignon :

Laura Owens & Vincent van Gogh  ouvre le 19 juin à la Fondation Van Gogh à Arles, un peu plus tard, le 26 juin, l’ensemble du Parc des Ateliers de Luma Arles, ouvrant ses portes, se dévoilera pleinement, alors que les Rencontres de la photographie d’Arles  débuteront le 4 juillet pour s’achever le 26 septembre.

On pourra, enfin, rereredécouvrir les pièces de La Collection Lambert en Avignon à partir du 19 mai, avant l’exposition estivale, du 25 juin au 26 septembre, consacrée au peintre Yan Pei-Ming, le Festival d’Avignon, sous la direction pour la dernière année d’Olivier Py, se tenant bien du 5 au 25 juillet.

Pour août, ce sera quartier libre, sea, sun and sun !

 

Jean-Paul Guarino