Éric Mangion, nouveau directeur du Frac – Fonds régional d’art contemporain – Occitanie Montpellier

 

Éric Mangion a été nommé à la direction du Frac Occitanie Montpellier par la présidente du Frac et son conseil d’administration, avec l’agrément de la ministre de la Culture et de la présidente de la Région Occitanie. Le nouveau directeur, qui a pris ses fonctions ce 4 septembre 2023, a bien voulu répondre à nos premières questions.

 

 

Jean-Paul Guarino : Avant d’être à la tête du fameux Centre d’art de la Villa Arson à Nice, vous occupiez déjà le poste de direction d’un Frac, celui de Provence-Alpes-Côte d’Azur en l’occurrence, il y a 20 ans déjà. S’il me semble que les missions des Frac restent inchangées, quelles données, orientant votre nouveau projet, auraient évolué ces dernières années ?

Éric Mangion : Les Frac ont désormais 40 ans. Ils ont acquis près de 37 000 œuvres, dont 1300 pour le Frac Occitanie Montpellier. Sans perdre de ses missions de diffusion de la création contemporaine qui me semblent encore et toujours essentielles, il est temps de faire évoluer le principe d’acquisition vers des projets de terrain plus structurés et structurants, vers des commandes avec des partenaires locaux, vers des œuvres qui intègrent la vie de structures, de communautés ou de groupes sociaux-professionnels. Cela ne va pas être simple car ce type d’ambition est toujours complexe à mener, mais cela vaut le coup de le tenter.

 

J.-P. G. : Il y aurait-il des actions particulières à mener en lien avec les spécificités du Frac Occitanie Montpellier et concernant les artistes vivant sur notre territoire ?

É.M. : Le Frac doit jouer un rôle important auprès de ses artistes de sa région qui ne soit pas réduit à la seule valeur de l’acquisition. Il peut ainsi apparaître comme une structure-relais dans la professionnalisation, l’accompagnement et la vie après les études. Les jeunes artistes en ont souvent besoin. Mais il faut pour cela que le Frac et les écoles d’art de la région s’entendent sur les modalités d’application de cet accompagnement. Cela va être un des gros chantiers à venir.

 

J.-P. G. : Un vaste pan de votre réflexion doit certainement prendre en compte la visibilité de l’art contemporain, des œuvres donc, et du travail que vous allez mettre en place, vos actions, ce que l’on appelle communément la médiation, même si ce terme était originellement utilisé en réparation de conflit. Qu’avez-vous expérimenté à la Villa Arson susceptible d’être reproduit au Frac et dans quelles directions y aurait-il encore à innover ?

É.M. : Le terme « médiation » ne me dérange pas. Je préfère d’ailleurs être appelé « médiateur » que
« commissaire », trop autoritaire à mes yeux. On parle trop des commissariats mais pas assez des médiations. J’aime cette idée que le rôle du Frac est avant tout celui d’un service public. A la Villa Arson, à un moment donné, nous avons en effet pas mal expérimenté en ce domaine. Mais je ne pense pas que les expériences menées dans un centre d’art basé dans une école soient reproductibles telles quelles au Frac. Il faut tout réinventer, tout le temps, c’est la nature même de l’expérimentation. Il faut surtout tenir compte que le Frac n’est pas une entité monolithique mais la somme de ses partenaires en région (lycées, collèges, centres culturel ou sociaux, tous types de lieux liés à la diffusion de la collection). C’est une pluralité de situations et de publics. Il faut donc développer une médiation hybride et tout terrain, une médiation qui puisse également s’appuyer sur des résidences qui favorisent l’ancrage dans les lieux et les territoires. Nous allons rapidement évoquer tout cela avec l’équipe du Service des Publics : Céline Mélissent, Gaëlle Saint-Criq et Paul Rouffia, l’enseignant détaché.

 

 

Bio
Éric Mangion était directeur du centre d’art de la Villa Arson à Nice entre 2006 et 2023. Il y a accueilli de nombreuses expositions monographiques et collectives en lien avec la recherche et l’enseignement. Il a été directeur du Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur de 1993 à 2005 dans lequel il a axé une partie de la collection sur des œuvres évolutives. Commissaire ou co-commissaire indépendant de nombreuses expositions en France ou à l’étranger, il fut également directeur artistique du festival Printemps de Septembre 2010 (Une forme pour toute action) et conseiller artistique du festival Live à Vancouver en 2011. Membre de la commission danse du Ministère de la culture entre 2013 et 2016, il a présidé le festival Actoral et Montévidéo (Marseille) entre 2017 et 2023. Critique d’art ayant participé à de nombreuses revues, il assure en 2007 la direction artistique de la revue Fresh Théorie III. Il a été enfin cofondateur et directeur de la rédaction de la revue Switch (on Paper) entre 2019 et 2022.

 

 

 

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