Bientôt le temps des festivités. Pour s’organiser, prendre des places, c’est le moment, même si les meilleures sont données le soir-même des représentations quand les invités ou sponsors se décommandent.
Premier, chronologiquement, du 30 mai au 13 juin, le Printemps des Comédiens au Domaine d’O à Montpellier, qui pourrait porter « Ceinture ! » en sous-titre cette année. Il se dit qu’il y eût et qu’il y aurait des problèmes budgétaires, bref, une manifestation de 2 semaines en lieu des 3 habituelles, et on la joue plutôt locale. Une exceptionnelle tête d’affiche tout de même, l’artiste sud-africain William Kentridge dont on a vu à plusieurs reprises des œuvres à la Fondation Luma à Arles et notamment la formidable installation « More Sweetly Play the Dance – Je n’attends plus » de 2015, issue de la Collection Maja Hoffmann. C’est « Faustus in Africa! », montré au festival d’Avignon en 1996, actualisé, qui est annoncé dans le cadre du Printemps, toujours en collaboration avec la Handspring Puppet Company.
Du 21 juin au 5 juillet, c’est le « moment » de Montpellier Danse et là pas de soucis de finances, avec une édition faisant, plus que jamais, la part belle à l’Entertainment – de qualité certes, et donc à la billetterie.
Si l’on a envie, et bien sûr qu’on le désire, rencontrer des univers singuliers, des artistes qui osent puisque et parce qu’ils sont artistes, nous en aurons quelques rares occasions comme avec Armin Hokmi qui nous avait stupéfait l’an dernier de son engagement chorégraphique ou avec David Wampach quasi toujours capable d’un surprenant meilleur, et du pire accidentellement et on l’accepte aussi, parce que c’est un fildefériste enragé, et en tous les cas on y retourne. On retournera aussi au Théâtre à ciel ouvert de l’Agora, lieu du festival par excellence, voir le superbe nostalgique « De Fugues… en Suites… » de Salia Sanou déjà vu l’hiver dernier lire la chronique et, intrigué, aller découvrir ce qu’ont concocté les amis de Forsythe.
100% d’un festival d’œuvre, d’audace, d’engagement, de risque, ben c’est à Avignon que ça se passera et ça tombe bien, c’est pas loin. Et ça sera du 5 au 26 juillet.
Difficile de faire un tri parmi les 42 spectacles qui donneront 300 représentations pour plus de 120 000 places payantes de la 79e édition de la manifestation, la troisième pensée par Tiago Rodrigues.
La dimension politique guide toujours la programmation et c’est on ne peut plus clair cette année avec le choix de la langue arabe en langue invitée et les artistes et œuvres que cela induit.
La danse est particulièrement mise à l’honneur avec même Marlene Monteiro Freitas dans sa Cour, et c’est culotté. Et puis les grands noms internationaux du théâtre, Milo Rau, Marthaler, Ostermeier. Et les français du Théâtre du Radeau de feu François Tanguy et Eric Ruf avec la Comédie Française. Et arrêtez là, la cour est pleine.
Dans la rubrique « il se dit », il se disait que pour la nomination de la direction de la nouvelle superstructure Centre chorégraphique-Montpellier Danse-Agora, la chose « était jouée d’avance » et que cela expliquait le petit nombre de postulants. Ben oui ou ben non. Et ben NON.
Nous n’irons pas jusqu’à dire que peu importe les noms, mais c’est véritablement le projet qui est le plus important. Outre la réponse au classique cahier des charges précis des CCN, que propose Montpellier Danse, saison et festival ? Y a-t-il de l’invention, y a-t-il toujours le Corum et à la même fréquence, y a-t-il un festival dans la ville, y a-t-il un Off, entre autres, quid de la vie du Théâtre de l’Agora et de sa Cour, à laquelle Montanari disait souhaiter laisser son nom, ce qui n’empêcherait néanmoins de s’en émanciper. Nous finirons par savoir. Au plus tard, dans 1 an, obligatoirement, lors de l’édition 2026 du festival.
Jean-Paul Guarino
Les programmes complets
Printemps des Comédiens >>
Montpellier Danse >>
Festival d’Avignon >>