Confinée avec un petit jeûne – Gina Trévier

 

Le récit de mon périple catalan a été stoppé net par l’arrivée intempestive du Coronavirus, plus scientifiquement appelé Covid19. La vie, telle que je la conçois habituellement, a cessé brutalement.
Plus de resto, plus de spectacle, plus de copain, plus de ballade, plus de musée, plus d’expo. Je me suis retrouvée seule face à ma passion pour la cuisine, mes placards garnis et mon frigo comme mon énergie débordants.

Après une semaine de bons petits plats accompagnés de bons petits vins, sans aucune activité physique et drapée dans un vaste peignoir, j’ai failli avoir un arrêt cardiaque en montant sur ma balance. Force fut de constater qu’à ce régime, à l’issue de la quarantaine, je n’oserai ou pire, je ne pourrai plus sortir de chez moi. La décision fut prise immédiatement, faire un grand nettoyage de printemps dans mon système digestif. Après tout, c’est Carême !

 

 

J’ai donc immédiatement renoncé à mon petit déjeuner du moment. Un bonheur fait d’un long café accompagné de deux tranches de pain de petit épeautre, grillées, tartinées de purée d’amande et surmontées d’une épaisse couche de ma toute dernière création confiturière, « Kumquats de Monfavet et mandarines d’Italie ». Pleine de courage, j’ai sorti mon extracteur de jus pour préparer un verre de pomme, kiwi, gingembre.

J’ai établi un programme strict sur trois semaines. Pendant cette période, suppression de tout produit d’origine animale et diminution des portions. Après les trois premiers jours, arrêt total des hydrates de carbone, puis des fruits, pour ne prendre que des légumes verts et des légumes lacto-fermentés assaisonnés d’un peu d’huile bio pressée à froid et si nécessaire du jus d’un citron de Menton ou d’ailleurs. Après cette semaine, appelée « descente alimentaire », commence alors la diète hydrique, où l’on découvre les joies des tisanes et des bouillons filtrés.

 

 

La tisane du matin sera « enrichie » d’une cuillérée à soupe de poudre de germe de blé puis suivie de l’atelier cuisine du jour consistant à la préparation du bouillon :
– dans une grande casserole mettre une cuillérée à soupe d’huile bio extraite à froid, chauffer à feu doux, y jeter les légumes biologiques de saison lavés et découpés, puis faire revenir doucement en remuant pour bien enrober les légumes de gras
– ajouter 2 litres d’eau filtrée ou d’eau de source, attention pas d’eau minérale, épicer au goût, attention, pas de sel
– lorsque le bouillon frémit, baisser le feu au minimum et maintenir ainsi pendant 3h30
– filtrer, rectifier l’assaisonnement et garder au chaud pour boire au cours de la journée en alternance avec les tisanes.

Voici mes assemblages favoris :
– huile d’olive, radis noir, fenouil, côte de blette, clou de girofle, macis, poivre sauvage de Madagascar
– huile d’olive, poireaux, carotte, céleri, navet, poivre du Sichuan
– huile de coco, poireaux, carotte, fenouil, betterave, curcuma, clou de girofle, macis
– huile de tournesol, oignon rouge, betterave, chou rouge, clou de girofle, genièvre, vinaigre de cidre, piment d’Espelette
– huile de coco, oignon, carotte, patate douce, gingembre, cardamome, coriandre, citron.

Pour les tisanes j’apprécie tout particulièrement le romarin et le fenouil sauvage.
Les jours de grande motivation, je prépare le mélange ultra-drainant fait de ¼ de reine-des-prés, ¼ d’achillée millefeuille, ¼ de sureau et ¼ de fenouil.
Les jours de paresse, j’utilise les mélanges détox de Jardins de Gaïa, Pukka, etc…
On peut user et abuser des tisanes sans courir de risque, vous devez boire au moins trois litres par jour, alors Osez ! Sinon vous pouvez toujours aller faire un stage chez Thomas Uhl dans le Vercors.

Pendant cette diète, il faut s’oxygéner ; ça ne semble pas évident mais on peut facilement faire 20 minutes de Qi Gong devant la fenêtre ouverte, marcher 30 minutes dans les rues désertes, à moins de 1km de son domicile avec son attestation en poche évidemment et suivre des cours par Zoom, commencer par la gym ou le yoga et découvrir le SAFE® FLOOR.

 

 

J’ai profité de cette période de calme dans ma cuisine pour préparer des bocaux de légumes lacto-fermentés vendus à prix d’or dans les magasins bio. En voici le principe de base :
– préparer la saumure en mélangeant 30g de gros sel gris naturel dans une bouteille d’1 litre d’eau filtrée ou de source, pas d’eau minérale
– découper, râper ou émincer les légumes au choix
– mélanger des épices au goût
– tasser le mélange dans un bocal à monture métallique et joint caoutchouc
– laisser aller l’imagination en mélangeant ou pas les légumes et en jouant avec les épices
– poser un poids de verre ou de porcelaine sur le dessus du mélange
– couvrir de saumure, chasser l’air, fermer hermétiquement et poser sur une assiette car la fermentation peut faire déborder la saumure
– attendre au moins trois semaines avant d’ouvrir.

La fermentation va débuter plus ou moins tôt en fonction de la température et des levures, voici un site précieux où tout est expliqué : nicrunicuit.com. Au cours d’un prochain séjour à Paris, ne pas hésiter à essayer leur restaurant Suri, un délice.

 

 

Après une semaine d’ascétisme, on prend le chemin inverse en réintroduisant les légumes, les lacto-fermentés, les fruits, puis les hydrates de carbone. En début de la 4ème semaine, Ô Joie, on peut commencer à déguster un peu de poisson, puis un peu de volaille etc. Surtout ne pas recommencer avec une côte de bœuf d’un kilo comme celle de la Boucherie Urbaine de Perpignan évoquée dans ma publication précédente…
Au passage, un petit mot à mes amis catalans, je reviens dés que possible pour reprendre mon récit écourté pour cause de pandémie et, à ce propos, sachez que cette petite diète booste le système immunitaire.
A bientôt, et ceinture !

 

Gina Trévier