Cinémagora #1
Du 10 au 16 juillet, au Théâtre de l’Agora le soir et dans la Salle Béjart les après-midis, le festival continue, de façon inédite, la danse laissant la place au cinéma au sein de la Cité internationale de la danse. Soit, des films à voir immanquablement et sous le luxe des étoiles, la nuit, dans la superbe enceinte du Théâtre en plein air de l’Agora.
4 journées et nuits où la programmation se décline en 2 thématiques.
– Cinéma et liberté où montrer les œuvres d’artistes empêchés ou emprisonnés à cause de leur art.
– Cinéma et danse où, en lien avec la programmation du 41e festival, à voir ou revoir des œuvres ou des artistes essentiels de l’histoire de la danse, ces films et documentaires mettant évidemment le corps au centre.
Entrée libre mais sur inscription
Informations et réservations sur montpellierdanse.com
Lundi 12 juillet
14h30 – Salle Béjart
Au temps où les Arabes dansaient
Film de Jawad Rhalib (2018, 1h30)
En mêlant archives rares, témoignages d’artistes et mise en lumière de la haine intégriste envers les artistes, « Au temps où les Arabes dansaient » retrace le parcours épineux des artistes arabo-musulmans dans ce siècle du fascisme islamique.
16h – Salle Béjart
Angelin Preljocaj, danser l’invisible
Film de Florence Platarets (2019, 52 min)
Derrière la carapace de béton et de verre du Pavillon Noir, dans l’intimité des studios, ce film raconte l’histoire d’une création, regarde un artiste au travail et dessine le portrait d’un homme qui réussit à faire danser l’invisible.
22h – Théâtre de l’Agora
Danser sa peine
Documentaire de Valérie Müller (2019, 1h)
Angelin Preljocaj veut faire danser des femmes incarcérées à la prison des Baumettes à Marseille. Exigence et plaisir de la danse s’adressent à l’enfermement des corps et des esprits dans l’atelier du chorégraphe afin de produire un spectacle hors les murs sur des scènes prestigieuses à Aix et à Montpellier.
Mardi 13 juillet
14h30 – Salle Béjart
Dance or die
Documentaire de Roozbeh Kaboly (2018, 55 min)
« Dance or die » : danser ou mourir. Ahmad Joudeh s’est fait tatouer ces trois mots au creux de la nuque, « à l’endroit où l’on tranche les têtes ». Avec la guerre et l’avancée de l’État islamique en Syrie, ce jeune danseur classique élevé entre Palmyre et Damas, fera de la danse une arme pour résister à la barbarie tout au long d’un parcours extraordinaire que retrace ce film, récompensé d’un Emmy Award en 2019.
15h30 – Salle Béjart
Focus Iran
Documentaire de Nathalie Masduraud et Valérie Urréa (2017, 52 min)
En Iran, pays tiraillé entre tradition et modernité, la photographie est un outil d’expression mais aussi un moyen de se réapproprier son identité, loin des clichés occidentaux. Le film offre une vision inédite de l’Iran à travers cinq artistes dont quatre femmes, ainsi qu’une galeriste.
Projection en présence des réalisatrices Nathalie Masduraud et Valérie Urréa
22h Théâtre de l’Agora
Good Boy, histoire d’un solo
Documentaire de Marie-Hélène Rebois (2020, 1h20)
Ce film raconte l’histoire de « Good Boy », célèbre solo d’Alain Buffard créé dans les années 1990. Alors qu’il a arrêté la danse depuis sept ans, Alain Buffard décide de se rendre auprès d’Anna Halprin, en Californie. Il va y trouver la force de se reconstruire et de remettre son corps au travail.
Projection en présence de la réalisatrice Marie-Hélène Rebois
Jeudi 15 juillet
14h30 – Salle Béjart
Ai Weiwei, Evidence
Documentaire de Grit Lederer (2014, 52 min)
Emprisonné en 2011 avant d’être assigné à résidence, Ai Weiwei est un artiste pluridisciplinaire dissident chinois. La réalisatrice lui a rendu visite dans son atelier situé à la périphérie de Pékin, à l’occasion de l’exposition « Evidence » qui lui a été consacrée au Martin-Gropius-Bau de Berlin.
15h30 – Salle Béjart
Vertige de la chute (Ressaca)
Documentaire de Vincent Rimbaud et Patrizia Landi (2018, 1h26)
Après des années d’espoir et de croissance, le Brésil s’effondre. Entre 2009, année où les Jeux Olympiques sont attribués à Rio et 2017, c’est presque une décennie durant laquelle le destin d’un pays s’est retourné. Métaphore d’une ville en train de sombrer, l’opéra de Rio, icône de la cité merveilleuse, est menacé de fermeture.
22h – Théâtre de l’Agora
Si c’était de l’amour
Documentaire de Patric Chiha, chorégraphie Gisèle Vienne (2019, 1h22)
Ils sont quinze jeunes danseurs, d’origines et d’horizons divers et sont en tournée pour danser « Crowd », une pièce de Gisèle Vienne inspirée des raves des années 90, sur l’émotion et la perception du temps. En les suivant de théâtre en théâtre, le film se fait voyage troublant à travers nos nuits, nos fêtes, nos amours.
Vendredi 16 juillet
14h30 – Salle Béjart
À travers Jann
Documentaire de création animé de Claire Juge (2020, 25 min)
Jann Gallois est danseuse et chorégraphe. Elle a 29 ans et l’énergie d’un bulldozer. Son corps est son outil de travail. Mais il arrive qu’il bloque. Entre cette tête qui cherche et ce corps qui fait des siennes, Jann cherche son équilibre.
15h – Salle Béjart
Working on
Documentaire de Tommy Pascal, chorégraphies de Jiří Kylián pour le Ballet de l’Opéra de Lyon (2020, 20 min)
Un documentaire réalisé à l’Opéra de Lyon, au début du reconfinement en novembre 2020 : une plongée dans l’écriture des pièces « Gods and Dogs », et « 14’20’’ » de Jiří Kylián, au plus près des interprètes du Ballet de l’Opéra de Lyon qui se glissent dans la peau de cette écriture.
15h30 – Salle Béjart
Multiple-s
Documentaire de Christophe Petraud (2021, 39 min)
Rimbaud a marqué les esprits avec sa proposition poétique en énonçant : « je est un autre ». Salia Sanou interroge magnifiquement cette idée, et propose une variante : « je est multiple ». Ce film accompagne le processus de création de « Multiple-s », l’avant-dernière pièce du chorégraphe burkinabé créée entre 2019 et 2020. En huis clos sur le plateau, la caméra est témoin de trois rencontres, trois duos sensationnels, au moment où ils s’inventent.
Avant-première inédite en présence de Christophe Petraud et Salia Sanou
22h – Théâtre de l’Agora
Les Indes galantes
Court-métrage de Clément Cogitore (2017, 6 min)
L’artiste français, plasticien et réalisateur, adapte une courte partie du ballet « Les Indes galantes » de Jean-Philippe Rameau, avec le concours d’un groupe de danseurs de krump, chorégraphié par Bintou Dembele, Igor Caruge et Brahim Rachiki. Sorti en septembre 2017, ce court-métrage fait écho au triomphe des « Indes Galantes », opéra mis en scène par Clément Cogitore l’automne dernier à l’Opéra Bastille à Paris.
May B
Film de David Mambouch chorégraphie de Maguy Marin (2020, 1h34)
Inspiré de l’œuvre de Samuel Beckett, avec ses dix interprètes enduits d’argile, « May B » saisit une humanité de pauvres, de vieillards, d’exilés, dont les corps difformes se situent aux antipodes de toutes les représentations classiques et idéalisées du corps dansant. L’humanité dans ce qu’elle a de plus fragile et de plus émouvant, poursuivant vaille que vaille son interminable voyage, persistant envers et contre tout dans le sein même d’une fin du monde imminente.