DANSE ! recouvre une aberrante anatomie sur l’affiche de la 41e édition de Montpellier Danse.
A qui s’adresse cette injonction de Jean-Paul Montanari, le directeur du Festival, et que serait cette figure chimérique ?
C’est à la danse même que la danse est ordonnée. A la danse de tournoyer, de sauter, de s’étirer, de bondir et rebondir, de danser. Plus que de l’espérer, c’est d’y croire et cela n’est pas être optimiste mais décider de prendre le dessus, comme lors d’épreuves tristes ou tragiques déjà vécues et si l’étrange corps était celui d’une chimère tout séduisant qu’il serait, non viable serait-il aussi. Nous préférons le monstre, le singulier qui se démarque des autres, outrepassant les règles établies et conventions, flirtant avec le merveilleux et le rare, jusqu’au chaos parfois.
On le dit tous les ans et il faut continuer à le souligner, un festival digne de ce nom se doit certes d’accompagner les artistes mais aussi assister l’apparition de nouvelles œuvres même si, paradoxalement, Jean-Paul Montanari compose son programme en élisant des artistes plutôt que de remplir son caddie d’artefacts. Cette année apparaîtront ainsi pas moins de 10 créations avec, entre autres, Arkadi Zaides, Rachid Ouramdane et Sharon Eyal & Gai Behar, véritables idoles du public.
Ce Festival sera centré sur le site de l’Agora et, de fait, sur l’extérieur et devrait être un Festival de singularités, de personnalités affirmées venant elles aussi de l’extérieur, hors de nos frontières, d’Israël, de Grèce ou encore du Canada. A l’image d’un Thomas Lebrun, retrouverons-nous cette singularité, ce « ce qui nous échappe », dans la création institutionnelle française des 5 autres directeurs et trice de Centres Chorégraphiques Nationaux programmés ? Autrement dit, la danse française s’adresserait-elle à nous ou dialoguerait-elle avec elle-même ? Peut-être donc des réponses cet été.
En suite et en images, notre choix, des plus subjectifs, des incontournables de cette nouvelle édition.
Outre le dernier travail d’Angelin Preljocaj avec l’inédit Deleuze / Hendrix, soit la collusion de la parole du philosophe avec les notes du guitariste, nous ne manquerons pas l’hyper technicité des interprètes de la Batsheva Dance Company au service de l’écriture rigoureuse d’Ohad Naharin. Nous découvrirons 5 spectacles, pas moins, de la jeune canadienne Daina Ashbee et nous bouclerons le programme danse de cette 41e édition du Festival, au Corum à l’Opéra Berlioz, avec D’un rêve, la création de Salia Sanou annoncée comme comédie dansée par le chorégraphe et comme comédie musicale par Jean-Paul Montanari. Dans tous les cas, ça va danser !
Le programme complet est sur le site du Festival ainsi que la page Billeterie permettant de s’arracher le peu de places disponibles, contraintes sanitaires oblige.
En cours de festivités nous reviendrons sur la riche programmation cinématographique présentée la dernière semaine du Festival dans la section « Cinémagora » au sein de la Salle Béjart en journée mais aussi, moments rares, projetée sous les étoiles dans le théâtre de l’Agora. Là aussi, il faut déjà réserver.
La manifestation se tiendra du 23 juin au 16 juillet 2021 et pour en connaître tous les contours, plutôt que de paraphraser, ci-dessous l’original à voir et écouter en 35’10.
Jean-Paul Guarino