Nouvelles équipes ou nouvelles têtes, ça bouge, ça valse en ce moment. Place aux « jeunes » même. Maud Marron-Wojewodzki, conservatrice du patrimoine, responsable des collections modernes et contemporaines et du service multimédia du Musée Fabre, prend la direction du Musée Soulages de Rodez. C’est sous sa houlette, à Montpellier, que nombre d’expositions contemporaines temporaires furent des plus abouties. Si nous la félicitons pour la reconnaissance de ses compétences et de son sérieux, nous regrettons déjà le départ d’une professionnelle qu’il ne sera pas aisé de remplacer. Recrutement dévolu à Juliette Trey, la nouvelle directrice générale du Musée Fabre – spécialiste du XVIIIe français – qui a pris ses fonctions ce mois-ci.
A Carré d’Art à Nîmes, les directeurs successifs furent tout aussi compétents, donnant, en sus, une réelle dimension internationale tant à leur musée qu’à la prestigieuse collection élaborée. Après Guy Tossato et Françoise Cohen qui travaillèrent un périmètre artistique européen, Jean-Marc Prévost ouvra sa pertinente programmation et ses acquisitions aux contrées nord et sud-américaines mais aussi au Moyen-Orient. Merci à ce talentueux conservateur pour tout ce qui fut découvertes pour nous. C’est Hélène Audiffren qui devient, dès ce mois de juin, la quatrième directrice de cet illustre musée. Auparavant, cette dernière œuvra à la transformation de l’espace Gustave Fayet en Musée régional d’art contemporain à Sérignan avant d’enrichir son savoir du côté des dossiers des politiques publiques à la Drac de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Connue pour son fort attachement aux œuvres, à leurs apparitions et à leurs créateurs, nous nous réjouissons par avance de son retour au plus proche de l’art et de son essence.
A Arles, nous sommes bien plus sceptique quant au choix par Maja Hoffmann de nommer Jean de Loisy, pas jeune du tout pour le coup mais là n’est pas le souci, à la direction artistique de la Fondation Vincent van Gogh, en place de la formidable Bice Curiger qui, pour son départ, a signé l’admirable exposition, qui court jusqu’à fin octobre, consacrée au singulier travail de Sigmar Polke. Espérons que la Fondation van Gogh ne devienne pas comme la Fondation LUMA, lieu de décadence esthétique de l’entre-soi.
Dans la même lignée des professionnels de la profession, Eric de Chassey a été officiellement nommé le 19 mai dernier, à la direction de l’Ecole nationale supérieure de Paris.
Pas très moderne non plus, le quatuor nommé nouvellement à la direction de l’Agora de Montpellier soit le Centre chorégraphique national phagocytant le festival Montpellier Danse et sa saison. Mais wait and see.
Restent plus que quelques têtes à changer dans nos régions pour entrer définitivement dans le XXIe siècle, et il en serait temps après déjà un quart du siècle entamé.
Dernière minute et bonne nouvelle pour l’intéressé et la reconnaissance de son travail et de son engagement, Salia Sanou, chorégraphe basé à Montpellier mais qui tourne énormément en France, en Europe et en Afrique, vient d’être nommé à la direction du Centre chorégraphique national de Nantes. Sincères félicitations !
Jean-Paul Guarino