Tragédie – Olivier Dubois

Tragédie d’Olivier Dubois, vu dans le cadre de la saison Montpellier Danse

Tragedie_Dubois

Photo : Francois Stemmer

 

Du premier balcon – de loin donc et de haut – du théâtre à l’italienne de la Comédie, nous dominons la scène et pourquoi ne pas croire alors que l’on domine aussi la Création. Contre-programmation aux niaiseries de la Saint Valentin de ce 14 février, Tragédie d’Olivier Dubois remit les pendules, les siècles et les hiérarchies à l’heure.
Cette œuvre a été créée à Avignon en 2012. Depuis on a pu lire nombre de fois ce dont il serait question dans cette pièce si l’on désirait « comprendre » ou si seule la narration permettait de regarder. On pourrait aussi parler de l’anachronisme de l’insolente contemporanéité sur scène et du velours rouge de l’Opéra dont le récent lifting n’arrive pas à cacher le grand âge. Non, l’œuvre fait fi de tout ce qui la commente et qui l’entoure.
Olivier Dubois, de par son parcours, ses solos et son propre corps, sait ce qu’est un corps sur scène ; il sait aussi ce qu’est un corps sur scène, qui danse. Il ne martèle – à l’instar de la musique – qu’une seule chose : comment faire œuvre. Les danseurs – interprètes-clones de l’auteur –  nous emmènent, au pas, vers le grand œuvre. A nous, spectateurs invités, emportés, entraînés, d’atteindre l’acmé de l’œuvre accomplie, le chef d’œuvre.
Tragédie est programmée en 2014 à Lyon, Mulhouse, Rouen, Séville, Cavaillon, Nantes, Québec, Montréal, Londres, Angers, Berlin, Varsovie. You see what i mean.  

Jean-Paul Guarino