David Coste interroge l’espace et, de son trait, le bouleverse. Plateau de cinéma, lieu d’archivage, la scène n’est pas définie.
L’exposition SOUBASSEMENT – dispositif de dessins – procède ici du collage. Abris, cabanes, petites folies côtoient espaces montagneux ou paysages de western. La ligne réinvente des photographies de studios et photographies de l’artiste mais aussi cartes postales et images issues de l’imagerie populaire.
Faut-il distinguer ce qui existe réellement et ce qui est un décor ? Faut-il distinguer le vrai du faux ? Rien n’est dit. David Coste suggère le récit, invite à s’immerger dans la fiction.
Au cœur de ses assemblages volontairement hétéroclites, l’architecture et le dessin se croisent et le trait interroge des principes de construction, des espaces en devenir. La pensée du projet se donne à voir.
Entretien (extrait) in The Drawer, vol.5 – novembre 2013
Les choses que vous dessinez ont-elles quelque chose en commun ?
Ce sont des constructions entre réalité et fiction qui empruntent autant au décor de cinéma qu’à des architectures sans qualité ou à des utopies qui auraient pris place dans le réel. Elles tentent de mettre en place des assemblages qui évoquent le monde des images.
Le réel est-il un bon sujet de dessin ?
Le réel s’introduit dans mes choses dessinées autant que la fiction. À ce titre le dessin est un filtre qui nous éloigne du réel pour mieux le reconvoquer, une mise à distance, une nouvelle dimension. Je choisis de ne pas opposer les deux afin de définir un niveau de réalité qui puiserait autant dans la fiction des images que dans la réalité du monde qu’elles convoquent.
Le plus simple à dessiner : les objets, les idées ?
Je ne peux pas hiérarchiser. Les choses adviennent naturellement, par nécessité, par la volonté ou par la pensée, mais jamais simplement. Des éléments d’un environnement à la fois en construction et en dislocation. Mon travail s’échafaude ainsi. Mes choses apparaissent sans jamais m’appartenir totalement. Elles reprennent leur autonomie une fois sur le papier. Elles proposent de nouvelles possibilités narratives, une constellation de lectures possibles d’un univers en chantier.
Qu’objectivent vos dessins ?
Mes dessins sont des constructions issues de notre rapport aux images. Ils objectivent les relations des images entre elles et ce qu’elles induisent dans de nouveaux scénarios. Ce sont des narration qui se donnent à voir comme telles
Qu’accumulent-ils ?
Des espaces que l’on peut pénétrer en partie, qui permettent d’être simultanément dedans et dehors.
La chose dessinée jusqu’à son épuisement ?
Le décor sous toutes ses formes et particulièrement quand il évoque le paysage. J’aime les choses fac- tices mais vraisemblables dans lesquelles on peut se projeter. Je les connecte à la culture populaire et à l’histoire des arts. C’est l’idée d’un cycle qui se réactive plus qu’il ne s’épuise.
David Coste
SOUBASSEMENT
10 octobre 2014 – 17 janvier 2015
Vernissage vendredi 10 octobre 2014, à partir de 19h
Chapelle Saint-Jacques. Avenue du Marechal Foch – Saint-Gaudens (31)