Sigmar POLKE
Sous les pavés, la terre
1er mars – 26 octobre 2025
Rétrospective consacrée à Sigmar Polke (1941–2010) rassemblant peintures, photographies, estampes, sculptures et films, afin de mettre en lumière l’audace d’un artiste animé par un humour incisif et un goût pour l’expérimentation, nourris par un regard toujours critique sur son époque.
N’est pas commissaire qui veut. Bice Curiger signe son départ de la Fondation Van Gogh d’Arles avec une formidable exposition et un travail remarquable sur l’œuvre de Sigmar Polke. Enfin, et ce n’est pas courant, ce que l’on peut appeler un véritable commissariat avec toute sa dimension scientifique.
Ode à l’intelligence, à faire mentir Duchamp à tout jamais sur la bêtise du peintre, et à l’ironie, rarement considérée en valeur teutonne. En sus, tout ce qui est apparition comme disparition dans l’image photographique augmenté du tout politique de la création, évitant soigneusement toute vulgaire déclamation, et avec la lumière en compagne de tous les médiums, du tout début sur la toile jusqu’aux sublimes vitraux de l’église Grossmünster à Zurich de 2009.
Une rareté, tant le type que l’œuvre et l’exposition.
Jean-Paul Guarino
Communication de la Fondation
Sigmar POLKE
Sous les pavés, la terre
Si le titre de cette exposition fait référence au célèbre slogan français du mouvement de Mai 68, il s’agit aussi d’un clin d’œil à un motif cher à l’artiste : la pomme de terre. Vincent van Gogh en avait déjà fait le symbole d’un monde de labeur, rural et paysan ; presque un siècle plus tard, elle témoigne de l’attrait de Polke pour la culture populaire, dans une Europe paupérisée par la Seconde Guerre mondiale.
La terre suggère également un penchant pour l’interrogation du réel, que Polke cultive toute sa vie – en atteste sa prédilection pour les images publiées dans la presse, avec leurs points qui scintillent. Quant au slogan de Mai 68 – que Polke observa depuis l’Allemagne de l’Ouest –, il renvoie à son humour libérateur et son goût de l’expérimentation, associés à une tendre provocation à l’encontre d’un public aux attentes préconçues ; Polke cherchera toujours à aller au-delà des limites et des normes établies par la société et le monde de l’art.
Au fil des années 1970 et 1980, la peinture de Polke est influencée par sa pratique de la photographie, et inversement. Dans la chambre noire, c’est en peintre qu’il manipule le matériel et les produits chimiques du procédé argentique, jusqu’à faire de chaque épreuve une pièce unique. En parallèle, à la grande époque de la reproduction mécanique et industrielle des images, il choisit d’utiliser le médium de la peinture pour les interpréter à la main ; là encore, il emploie toutes sortes de produits toxiques dont il fait jouer les propriétés les plus mystérieuses et alchimiques.
Polke réalise ainsi, au fil d’une carrière exceptionnelle, un nombre conséquent de toiles et de photographies, mais également des films. Sur tous les fronts, il mène une exploration joyeuse et expérimentale des médiums de notre société moderne et de sa production visuelle de masse. Mais derrière l’irrévérence et la transgression des conventions académiques, se cache une forte croyance en l’art : pour Polke, la création artistique est l’arène où se confronter au refoulé, à ce qui n’a pas été traité collectivement – mais aussi à la beauté sauvage et à la poésie.
Cette rétrospective consacrée à Sigmar Polke, la première en France depuis 2014, regroupe plus d’une soixantaine d’œuvres dont certaines n’ont encore jamais été présentées au public. Elle invite à découvrir ou redécouvrir l’un des artistes les plus importants et innovants de notre époque.
Fondation Vincent van Gogh – Arles (13)
Sous les pavés, la terre
Sigmar POLKE
1er mars – 26 octobre 2025