Delafosse et la Culture, positionnement politique fort réaffirmé

 

 

Ce mardi 18 février à 11 heures, Michaël Delafosse – maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole – conviait, dans son bureau en toute simplicité, une vingtaine de journalistes en suite à une invitation lancée la veille au soir. Il y aurait-il urgence ?
Rassurer le « monde culturel » en suite à l’annonce des coupes budgétaires drastiques du Département, qui vivait au-dessus de ses moyens depuis de nombreuses années avec des dépenses électoralistes hors compétences obligatoires ? Positionnement national, 2 jours après l’annonce d’Olivier Faure d’un congrès du Parti socialiste en juin prochain ou anticipation de la campagne des municipales de mars 2026 ? Même si nous n’aurons pas de réponse à la raison de ce choix de calendrier, le contenu des annonces renvoie à un très fort engagement politique de l’élu.

A défaut peut-être d’être unique en région et en France, reconnaissons comme exemplaire le contrat moral et financier de la Ville et Métropole envers la Culture. En effet, Michaël Delafosse, après avoir en introduction qualifié – à 3 reprises – l’état du Monde en temps de « contre-révolution réactionnaire », se rappela à nous comme héritier de l’émancipatrice décentralisation de 1982 puis évoqua les coupes budgétaires étatiques actuelles qui mettent les collectivités locales en difficulté (moins 4 millions d’euros pour la Ville, moins 8 pour la Métropole). Ces 3 paramètres avancés, contrairement à nombre de maires, présidents de Département ou de Région, l’édile déclarait sa flamme et sa foi toujours vives en la Culture en confirmant la poursuite de la dynamique mise en œuvre en réaction à la crise du Covid en 2020, puis au choc inflationniste qui suivit.
Outre l’annonce forte de la sanctuarisation des budgets Ville et Métropole pour 2025, fut notifié la création d’un fonds d’urgence de 250 000 euros afin de répondre aux besoins des lieux de diffusion les plus fragilisés et l’augmentation sensible des moyens alloués aux « Maisons pour tous », employeurs de nombre d’intermittents du spectacle au travers notamment des projets d’éducation artistique et culturelle.
Ce réel engagement à l’égard de la Culture repositionne cette dernière dans tout projet politique de société. De quoi débattre au sein de la Gauche ou du Parti socialiste tout au moins. Wait and see.

Pour rappel, en demi-teinte entre Ville et Département, positionnement plus mesuré la semaine dernière de Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, qui, faisant part du budget 2025 dédié à la Culture déclarait : « J’ai décidé de ne pas réaliser de coupe budgétaire majeure et de maintenir cette année, comme les années précédentes, un budget de 70,5 M€, soit plus de 3% du budget régional global », avant d’ajouter : « cependant, des efforts sont nécessaires et tout le monde doit contribuer. Une baisse de subventions allant de 5% à 15% sera demandée aux opérateurs culturels suivant leur situation. Cette décision de solidarité budgétaire permettra de préserver les associations en difficulté et les plus petites structures garantes de la diversité culturelle. Seront notamment sanctuarisés les radios associatives, les compagnies de théâtre ainsi que tous les bénéficiaires de subventions inférieures à 5 000 €. »

 

Jean-Paul Guarino