28 mai, pile ou face – Nîmes (30) ou Montpellier (34)

 

The Human Factor at Hayward Gallery, London.  Photo by Linda Nylind. 14/6/2014.

Formes biographiques à Carré d’Art-Musée d’art contemporain de Nîmes prolonge l’exposition Formas
biográficas présentée au musée Reina Sofia de Madrid en 2013-2014. L’exposition de Madrid déployait, jusqu’à la période actuelle, un panorama des expériences et expérimentations biographiques dans l’histoire de l’art moderne. L’exposition de Nîmes est centrée sur la période contemporaine ; elle rassemble des œuvres réalisées principalement depuis la fin des années 1950 et, dans une large proportion, inédites et jamais vues en France.

Une histoire de l’art « sans noms » privilégie plutôt la formation et la transformation de formes anonymes, ou collectives. De même, les arts vivants, le cinéma, l’architecture mobilisent des compétences multiples, qui conduisent à relativiser la part de l’artiste en tant qu’auteur. Toutefois, le schéma biographique persiste,
attaché à l’expérience individuelle et aux objets qui en résultent. Les œuvres se présentent même souvent
comme des vies secondes, inventées, construites.

En une soixantaine d’œuvres de tous types, l’exposition interroge le modèle constructif de la biographie, tel qu’il est mis en oeuvre dans l’activité artistique, à partir d’éléments. Ceux-ci peuvent être documentaires ou fictifs. La forme biographique ne se réduit pas au récit véridique, fondé sur des faits attestés ; elle peut être une manière d’interpréter et de changer l’histoire, vécue ou en cours.

 

Artistes exposés
Chantal Akerman, Carl Andre, Madeleine Bernardin Sabri, Laure Bréaud, Marcel Broodthaers, Lygia Clark, André du Colombier, Étienne-Martin, VALIE EXPORT, Robert Filliou, Florian Fouché, Peter Friedl, Philip Guston/Clark Coolidge, Martin Honert, Edward Krasinski/Eustachy Kossakowski, David Lamelas, Antonios Loupassis, Kerry James Marshall, Santu Mofokeng, Gérard de Nerval, Henrik Olesen, Marc Pataut, Sigmar Polke, Dieter Roth, Anne-Marie Schneider, Ahlam Shibli, Thomas Schütte, Claire Tenu

Commissariat de l’exposition : Jean-François Chevrier, assisté d’Élia Pijollet

 

Carré d’Art – Musée d’art contemporain de Nîmes (30)
Formes biographiques
29 mai – 20 septembre 2015
vernissage jeudi 28 mai 2015 à 18h

 

 

 

patxi_article

En 2013, à Vasistas, DAS IST DA (C’est ici) accueillait les œuvres – migrées de Berlin an France – de Patxi Bergé. Cette année, Le lapin d’Artaban témoigne de quatre mois de résidence passées ICI-MÊME.

Si à toute histoire il est courant de donner un titre, qu’à cela ne tienne, il est même permis d’en jouer. Et si tant est qu’il soit vrai qu’une exposition s’emploie à livrer les éléments d’un récit, on pensera qu’Artaban aurait un lapin à moins qu’il en ait posé un.
Avec un personnage et un attribut ainsi supposé, le décor serait a priori planté et le récit subodoré. L’on pensera peut-être à la figure méconnue du quatrième Roi mage et à son retard incommodant ou au calembour de Coluche, « Fier comme un bar-tabac », forgé sur le compte de l’étirement et de l’altération populaire du langage. C’est selon, c’est cela et autre chose à la fois et en fait c’est comme on voudra. Car ce que l’on croit n’est pas nécessairement ce que l’on voit et il se peut que face à l’imagerie, parfois drolatique, l’on se demande, grave, si l’image ment.
Et alors qu’il serait bien commode de pouvoir regarder Le lapin d’Artaban comme on traverse une fiction en s’attendant à y rencontrer les figures du générique que l’on nous promet, il faudra plutôt compter sur l’abondance tantôt opacifiante tantôt éclairante des signes construits et manipulés par Patxi Bergé avec l’alibi de la gourmandise et de l’attention qu’il nourrit pour des artefacts saisis au gré de pérégrinations et transformés de loin en proche.
« Où je suis et ce que j’en fais » annonce-t-il d’ailleurs en prologue à une démarche fondée sur un désir d’expérience qui l’amène à débusquer les indices d’une réalité rencontrée et perçue de façon fortuite ou recherchée de manière délibérée, toujours pour la dépasser.

Mickaël Roy, mai 2015 (extrait)

 

Galerie Vasistas, Montpellier (34)
Le lapin d’Artaban
Patxi Bergé
28 mai – 11 juillet 2015
vernissage jeudi 28 mai 2015 à partir de 18h30